TUI lève de l’argent frais pour réduire son endettement
Les signes de reprise constatés dans le tourisme ont incité TUI à passer à l’action. Suivant l’exemple de son compatriote allemandLufthansa, le premiervoyagiste mondial a lancé mercredi une augmentation de capital de 1,1 milliard d’euros au prix unitaire de 2,15 euros, ce qui fait ressortir une décote de 35,1% sur le prix théorique de l’action ex-droit. L’opération est entièrement souscrite sur la base de 10 actions nouvelles pour 21 actions existantes. La famille Mordachov, principal actionnaire de TUI, a prévu d’exercer tous les droits de souscription liés à sa participation de 32% et le reste de l’augmentation de capital sera souscrit par les banques coordonnatrices.
La période de souscription sera comprise entre le 8 et le 26 octobre et la première cotation des nouveaux titres est prévue le 2 novembre. Le produit de l’opération servira à diminuer la charge d’intérêts et l’endettement du groupe. Ce dernier estime qu’il n’aura plus besoin de tirer sur la facilité de crédit accordée par la banque publique KfW et le besoin de tirage afférent à ses autres lignes de crédit revolving sera réduit de moitié. Au 4 octobre, ses liquidités globales atteignaient 4,5 milliards d’euros. «Cette augmentation de capital est un pas dans la bonne direction pour consolider le bilan du groupe mais nous pensons que d’autres mesures sont nécessaires pour qu’il respecte son objectif d’endettement brut», indiquent les analystes d’UBS.
Sur la base d’une consommation de trésorerie de 1,5 milliard d’euros au premier semestre 2021, la dette proforma de TUI représente 8 milliards d’euros. Si son excédent brut d’exploitation (Ebitda) revenait à son niveau pré-Covid, «le ratio de dette brute sur Ebitda atteindrait 3,8 fois, contre un levier financier brut inférieur à 3 fois visé par l’entreprise», ajoutent ces analystes. Son cash-flow libre est néanmoins redevenu positif à hauteur de 319 millions d’euros au troisième trimestre.
Pour la saison d’été 2021, TUI a enregistré 5,2 millions de réservations, soit une progression de 1,1 million depuis son dernier point fait en août. Cette amélioration «s’est traduite par une forte hausse du coefficient de remplissage des avions dans les deux à trois semaines avant la date programmée des départs», relève le groupe. Pour la saison d’hiver 2021-2022, il prévoit des capacités de transportreprésentant entre 60% et 80% de son programme prépandémique et estime que ses réservations pour l’été 2022 «seront proches de leur niveau normatif de 2019».
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