Les assureurs-crédit au défi de la sinistralité grimpante

Forts d’une situation financière solide, ils doivent comme le souligne le courtier AU Group continuer de jouer le jeu d’accompagnement des assurés.
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entreprises en faillite  -  AdobeStock.

L’exposition au risque du numéro un mondial de l’assurance-crédit, Allianz Trade, «a franchi à fin 2022 le seuil symbolique du billion d’euros soit mille milliards d’euros», souligne Olivier de la Pontais, directeur chez AU Group, à l’occasion de la publication de l’étude annuelle du marché du courtier. Ce montant des créances garanties a de fait bondi de 14% l’an dernier à 1.057 milliards d’euros, quand celui du dauphin Atradius a progressé de 19% à 863 milliards et celui de Coface de 10% à 670 milliards. Des gains en moyenne comparables pour ces trois maîtres mondiaux de l’assurance-crédit à la hausse de 15% de leurs chiffres d’affaires, sur fond d’abord de rebond de l’activité économique post-covid, les primes d’assurance étant liées aux chiffres d’affaires des assurés. Le trio représente 70% (30%, 24% et 16% respectivement) selon AU Group d’un marché estimé à 9,4 milliards d’euros de primes en 2022. La hausse parallèle des primes et de l’exposition au risque montre aux yeux d’Olivier de la Pontais que «les assureurs ont joué leur rôle d’accompagnement». «Nous n’avons pas été confrontés à des problèmes majeurs pour trouver des capacités d’assurance sur le marché», avance le courtier dans son étude annuelle tout juste dévoilée.

Et si l’on regarde non plus dans le rétroviseur mais droit devant ? «La sinistralité avait modérément progressé fin 2022 en partant d’un point historiquement bas, le mouvement s’est amplifié cette année», note le directeur. En France notamment le volume de défaillances «pourrait atteindre en 2023 un niveau comparable à la moyenne historique pré-covid. Nous sommes vigilants mais pas inquiets, il s’agit essentiellement d’une normalisation», précise-t-il. Pas de panique, car les assureurs-crédit «ont clairement renforcé leur situation financière ces dernières années, ils nous semblent aujourd’hui dimensionnés pour continuer de jouer le jeu» dans un contexte de sinistralité retrouvée.

Normalisation

Les acteurs ont de fait engrangé de solides résultats l’an dernier. Les résultats opérationnels ont bondi d’un tiers environ (+32% à 566 millions d’euros pour Allianz Trade, +35% à 457 millions pour Atradius, +34% à 423 millions pour Coface). Cela sur fond donc de hausse de l’activité et en dépit d’une dégradation contenue du ratio de sinistres sur primes pour Atradius (+4 points à 41,3%) et Coface (+2,7 points à 36%) quand celui d’Allianz Trade s’est amélioré de 0,6 point à 44,6%.

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AU Group note en outre au titre de tendances actuelles fortes du marché de l’assurance-crédit la digitalisation par «APIsation», nom tiré des «interfaces de programmation d’application», ces connecteurs de systèmes visant à permettre la prise immédiate de décisions de crédit. «Cela ouvre un large éventail de possibilités pour offrir des conditions de règlement instantané aux clients B2B, quel que soit le canal de commercialisation», souligne le courtier. Qui note par ailleurs que le courant de nouvelles affaires des assureurs cette année est lié en particulier à la mise en place de programmes non pas isolés mais venant en soutien de programmes de financement tels l’affacturage ou la titrisation.

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