
L’affacturage inversé sème la discorde entre sociétés cotées et investisseurs

Adopter l’affacturage inversé, la recette infaillible pour encourir les foudres des fonds activistes ? NMC Health, un groupe de centres médicaux basé aux Emirats Arabes Unis mais coté à Londres, est la dernière entreprise en date à être pointée du doigt en raison de l’utilisation de cette technique de financement à court terme. Mi-décembre, le vendeur à découvert Muddy Waters, qui s’est illustré en France contre le distributeur Casino, a accusé la société de cacher aux investisseurs son recours au reverse factoring, entre autres griefs exposés dans un document de 34 pages.
L’attaque du fonds activiste a provoqué un plongeon de 50% de l’action NMC en quatre séances. La réponse circonstanciée de l’entreprise et l’annonce d’une enquête confiée aux administrateurs indépendants a permis un rebond de 36,8% le 23 décembre. Membre de l’indice FTSE 100, la société vaut 3,7 milliards de livres (4,33 milliards d’euros) en bourse.
Dette fournisseur ou financière
L’affacturage inversé consiste pour une entreprise ayant de multiples fournisseurs à nouer un accord de financement avec une banque ou son équivalent, appelé le «factor» . Celui-ci règle les fournisseurs avant l’échéance de la facture, en échange d’une ristourne qui bénéficie in fine au client. L’entreprise se retrouve alors débitrice de la banque, mais généralement avec un délai de règlement plus long que celui demandé à l’origine par ses fournisseurs (90 jours au lieu de 60 jours, par exemple). Elle enregistre par ailleurs un gain en compte de résultat, qui correspond à la ristourne du fournisseur, nette des frais de financement.
«Bien que ces arrangements soient une façon raisonnable de gérer le fonds de roulement, ils peuvent aussi : augmenter la marge brute ; gonfler artificiellement le cash-flow opérationnel ; et sous-estimer le levier financier. Tout cela est bien beau, jusqu’au jour où l’entreprise connaît des difficultés et où la facilité d’affacturage inversé est réduite ou retirée», écrivaient les analystes d’UBS dans une note publiée au printemps 2019. Si le reverse factoring n’est pas reconnu comme une dette financière mais simplement en dette fournisseur, ce que rien n’interdit, il peut ainsi fausser la lecture des comptes.
A réserver aux plus solides
Jusqu’à sa faillite en janvier 2018, le groupe de BTP britannique Carillion, avait réussi à masquer aux yeux des investisseurs l’envolée de sa dette et de son ratio de levier, en tirant toujours plus sur un programme d’affacturage inversé mis en place en 2013. La technique a aussi été mise en cause dans l’effondrement du producteur espagnol d’énergies renouvelables, Abengoa. Cependant des groupes établis, comme Orange, Auchan et Engie, l’utilisent aussi sans s’en cacher. «La popularité croissante du reverse factoring s’accompagne de risques élevés, mais cachés, avertissait l’agence de notation Moody’s en septembre. Il est plus sûr quand il est utilisé par des clients très solides, notés Aa, et que ses objectifs sont avant tout le contrôle de la chaîne d’approvisionnement et de la marge.»
Circonstance aggravante, la transparence de la communication financière varie grandement d’un émetteur à l’autre, faute de normes établies. Dans son rapport, Muddy Waters estime que NMC Health a gardé le silence sur plusieurs dispositifs d’affacturage inversé. L’un serait fourni par deux fonds de supply chain finance de Credit Suisse enregistrés au Luxembourg. Au dernier pointage qu’a pu réaliser Muddy Waters, le 30 avril 2019, ils détenaient 136,8 millions de dollars de créances sur l’opérateur d’hôpitaux et de cliniques. L’activiste américain a aussi trouvé un autre véhicule, Channel Finance, toujours au Luxembourg, dont l’encours atteignait 82,8 millions de dollars fin décembre 2018. La forte hausse du délai moyen de paiement fournisseur, passée de 55 jours à 75 jours en 18 mois à fin juin, constitue selon Muddy Waters une autre preuve de l’utilisation de l’affacturage inversé. «Nous pensons que NMC Health n’inclut pas ces facilités dans sa dette totale telle qu’elle est déclarée», affirme le fonds.
«Les programmes de financement de la supply chain dont Muddy Waters dit qu’ils pourraient ‘ne pas être du tout au bilan’ sont enregistrées en comptes fournisseurs au bilan, ce qui constitue la classification correcte en normes comptable IFRS», rétorque NMC Health dans son communiqué. Le dernier mot revient donc aux commissaires aux comptes, en l’occurrence EY. Une garantie toute relative, les cabinets d’audit étant très critiqués outre-Manche pour leur gestion de dossiers comme celui de Carillion.
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Jérusalem - Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio démarre dimanche une visite en Israël, après avoir exprimé le soutien inébranlable des Etats-Unis à son allié dans sa guerre contre le Hamas malgré une frappe israélienne au Qatar qui a suscité la réprobation. Cette visite a lieu malgré le fait que le président américain Donald Trump se soit montré contrarié par l’attaque israélienne de mardi, qui visait des responsables du mouvement islamiste palestinien au Qatar, autre allié des Etats-Unis. Ce bombardement sans précédent ciblait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette attaque «ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, (parler) de quel impact cela aura», a déclaré le chef de la diplomatie américaine à des journalistes avant son départ. Selon le département d’Etat, le but de ce voyage de M. Rubio est d’assurer Israël du soutien des Etats-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d’un Etat palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, Israël a décimé la direction du mouvement islamiste, jurant de le détruire et de le chasser du territoire palestinien où il avait pris le pouvoir en 2007. «Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar se moquent du sort des habitants de Gaza. Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu afin de prolonger indéfiniment la guerre», a affirmé M. Netanyahu sur X. «Se débarrasser d’eux permettrait d'éliminer le principal obstacle à la libération de tous nos otages et à la fin de la guerre.» Netanyahu, un «obstacle» Mais pour le Forum des familles d’otages israéliens retenus à Gaza, c’est M. Netanyahu qui représente un «obstacle» à la fin de la guerre. «Chaque fois qu’un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote», a-t-il déploré. Dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l’armée israélienne poursuit son offensive à Gaza-ville, qu’elle présente comme l’un des derniers bastions du Hamas dont elle veut prendre le contrôle. Elle a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis l’intensification de ses bombardements. Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de seulement 68.000 personnes ayant réussi à évacuer la ville. Selon des estimations récentes de l’ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville de Gaza à évacuer vers le sud. Le Sud «pas sûr non plus» Mais de nombreux acteurs humanitaires jugent qu’un nouveau déplacement de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux. Bakri Diab, qui a fui l’ouest de Gaza-ville vers le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent aussi dans cette zone. «Le Sud n’est pas sûr non plus», dit ce père de quatre enfants âgé de 35 ans. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 sont décédées, selon l’armée israélienne. L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire. L’ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément. Jay DESHMUKH, avec l'équipe de l’AFP à Gaza © Agence France-Presse -
Après la Pologne, la Roumanie, membre de l'Otan, alerte d'une incursion d'un drone dans son ciel
Bucarest - Moins de quatre jours après la spectaculaire intrusion dans le ciel polonais de 19 drones russes, un autre pays membre de l’Otan, la Roumanie, a affirmé samedi qu’un appareil sans pilote avait violé son espace aérien. Dans le même temps, les Polonais et l’Alliance atlantique ont déployé des hélicoptères et des avions de combat en raison d’attaques de drones russes en Ukraine, non loin de la frontière polonaise. Bucarest, sans affirmer directement que le drone était russe, a précisé que l’engin avait violé son espace aérien lors d’une attaque russe contre des infrastructures en Ukraine voisine. L’armée roumaine a dépêché dans la soirée deux avions de combat F-16 pour surveiller la situation en liaison avec ces bombardements sur le sol ukrainien qui ont «détecté un drone dans l’espace aérien national», a expliqué dans un communiqué le ministère de la Défense. Les appareils ont suivi cet engin jusqu'à ce qu’il «disparaisse des radars» près du village de Chilia Veche, a-t-il ajouté. Le drone «n’a pas survolé de zones habitées et n’a pas constitué une menace imminente pour la sécurité de la population» en Roumanie, membre comme la Pologne de l’Otan, a précisé le ministère. Le Commandement opérationnel des Forces armées polonaises a lui fait état d’opérations d’avions «polonais et alliés» en «raison de la menace de frappes de véhicules aériens sans pilote (drones, ndlr) dans les régions d’Ukraine limitrophes de la République de Pologne». Il a ajouté que «les systèmes terrestres de défense aérienne et de reconnaissance radar ont atteint leur plus haut niveau d’alerte». Le Premier ministre polonais Donald Tusk a lui aussi évoqué sur X «la menace posée par des drones russes opérant au-dessus de l’Ukraine, près de la frontière polonaise» au cours de la journée de samedi. L’espace aérien au-dessus de l’aéroport de Lublin (sud-est) a été fermé et plusieurs vols ont dû être détournés ou retardés. M. Tusk a annoncé dans la soirée que l’alerte avait été levée. «Nous restons vigilants», a averti le chef du gouvernement à Varsovie. La Pologne et les pays de l’Alliance atlantique ayant une présence militaire sur son sol sont en état d’alerte depuis l’intrusion dans la nuit du 9 au 10 septembre d’une vingtaine de drones russes. Evoquant samedi cette spectaculaire intrusion, la première de ce genre depuis le début de l’invasion russe de l’Ukaine en février 2022, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a l’a qualifiée «d’inacceptable», ainsi que de «regrettable et dangereuse». «La question est de savoir si les drones avaient pour objectif spécifique de pénétrer en Pologne. Si c’est le cas (...) alors il s’agit évidemment d’une escalade majeure», a ajouté le chef de la diplomatie américaine, soulignant qu’il faudrait encore «quelques jours» pour en savoir plus. Plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne et la Suède, ont annoncé le renforcement de leur contribution à la défense aérienne de la Pologne le long de sa frontière orientale avec l’Ukraine et le Bélarus. Trump «prêt» à prendre des sanctions Pour sa part, le président américain Donald Trump a affirmé être prêt à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, mais à la condition que les pays de l’Otan arrêtent d’acheter du pétrole russe. «Je suis prêt à prendre des sanctions significatives contre la Russie, à partir du moment où tous les pays de l’Otan l’auront également décidé et quand tous les pays de l’Otan auront ARRETE D’ACHETER DU PETROLE A LA RUSSIE», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Donald Trump évoque régulièrement la possibilité de sanctions contre les banques et le secteur pétrolier russes, sans s’y engager fermement. Si la guerre continue, l’Ukraine aura besoin de plus de 100 milliards d’euros pour financer sa défense en 2026, a affirmé samedi le ministre de la Défense ukrainien Denys Chmygal. Sur le terrain, l’armée ukrainienne est parvenue à toucher avec un drone l’un des plus grands complexes de raffinage de pétrole de Russie, y provoquant un incendie. Ce site, qui appartient à la compagnie pétrolière russe Bachneft, se trouve dans la banlieue d’Oufa, une ville située dans le centre du territoire russe, à environ 1.400 kilomètres de la ligne de front en Ukraine. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux semblent montrer un drone volant vers ce complexe avant d’exploser en une boule de feu, projetant un nuage de fumée dans le ciel. «Aujourd’hui, une installation de Bachneft a été la cible d’une attaque terroriste menée par des drones», a affirmé le chef de la région russe du Bachkortostan, Radiï Khabirov, sur Telegram. «Il n’y a eu ni morts ni blessés. Le site de production a subi des dégâts mineurs et un incendie s’est déclaré, qui est actuellement en train d'être éteint», a encore dit M. Khabirov. Une source au sein du renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué auprès de l’AFP la responsabilité de cette attaque. © Agence France-Presse -
Pour Netanyahu, l'élimination des dirigeants du Hamas mettrait fin à la guerre à Gaza
Jérusalem - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi que l'élimination des dirigeants du Hamas palestinien mettrait fin à la guerre à Gaza, avant une visite en Israël du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Cette visite est annoncée malgré le fait que le président américain Donald Trump se soit montré contrarié par l’attaque israélienne visant des responsables du mouvement islamiste palestinien au Qatar, allié des États-Unis. Cette attaque sans précédent, menée mardi par Israël, visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette attaque «ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, (parler) de quel impact cela aura», a déclaré le secrétaire d’État américain à des journalistes avant de s’envoler vers Israël. Selon le département d’État, Marco Rubio ira en Israël pour l’assurer du soutien des États-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, Israël a décimé la direction du mouvement islamiste, jurant de le détruire et de le chasser du territoire palestinien où il avait pris le pouvoir en 2007. «Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar se moquent du sort des habitants de Gaza. Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu afin de prolonger indéfiniment la guerre», a affirmé M. Netanyahu sur X. «Se débarrasser d’eux permettrait d'éliminer le principal obstacle à la libération de tous nos otages et à la fin de la guerre.» Netanyahu, un «obstacle» Mais pour le Forum des familles d’otages israéliens retenus à Gaza, c’est M. Netanyahu qui représente un «obstacle» à la fin de la guerre. «L’opération menée au Qatar a prouvé sans l’ombre d’un doute qu’il existe un obstacle au retour des otages et à la fin de la guerre: le Premier ministre Netanyahu. Chaque fois qu’un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote», selon un communiqué. Dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l’armée israélienne, qui dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu’elle présente comme l’un des derniers bastions du Hamas, a poursuivi son offensive, faisant selon la Défense civile locale au moins 32 morts. L’armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis l’intensification de ses bombardements. Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de seulement 68.000 personnes ayant réussi à évacuer la ville. Selon des estimations récentes de l’ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville de Gaza à les évacuer vers le sud. «L’ouragan continue de frapper Gaza. La tour de la terreur Burj al-Nour a été détruite», a indiqué samedi le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, sur X, après la destruction de plusieurs tours d’habitation à Gaza-ville ces derniers jours. Le sud «pas sûr non plus» De nombreux acteurs humanitaires jugent qu’un nouveau déplacement de la population, du nord vers le sud du territoire, est impossible et dangereux. Le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré à l’AFP que les déplacements se poursuivaient à l’intérieur de la ville de Gaza, les habitants allant de l’est vers l’ouest. «Seul un petit nombre de personnes ont pu atteindre le sud», a-t-il dit. Bakri Diab, qui a fui l’ouest de Gaza-ville vers le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent aussi dans cette zone. «Le sud n’est pas sûr non plus», a ajouté ce père de quatre enfants âgé de 35 ans. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 sont décédées, selon l’armée israélienne. L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire. L’ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément. Jay DESHMUKH avec l'équipe de l’AFP à Gaza © Agence France-Presse