
La CDC et Euronext veulent stimuler les valeurs de la tech

Dans le cadre de la politique impulsée par les pouvoirs publics poursoutenir la French Tech, la Caisse des Dépôts (CDC) et Euronext unissent leurs efforts en faveur des PME technologiques. Par le biais de sa filiale CDC Croissance, l’institution publique annonce aujourd’hui le lancement d’un fonds de 100 millions d’euros dédié aux sociétés de ce secteur cotées sur Euronext Paris et dont la capitalisation boursière est inférieure à 1 milliard d’euros.
Agissant pour compte propre, la CDC restera un actionnaire minoritaire avec un niveau de participation qui demeurera sous le seuil de 5% du capital. Le programme d’investissement, qui a débuté début juillet, concerne pour l’instant 33 entreprises. Cette initiative «vise à accélérer l’essor en France d’un marché plus large et plus actif en faveur des sociétés technologiques», précise le communiqué publié conjointement par la CDC et Euronext.
Les conditions économiques actuelles favorisent le financement de ce type d’entreprises par des sociétés de private equity. Combinée à des retraits de cote et à des acquisitions par des investisseurs non-résidents, l’insuffisance des IPO technologiques par rapport à des besoins de financement significatifs pourrait compromettre le dynamisme de la place parisienne à moyen terme et freiner la croissance de ces sociétés. En comparaison des Etats-Unis, la faiblesse du modèle européen de financement du secteur technologique tient principalement au manque d’investisseurs de long terme capables d’amortir la volatilité des marchés boursiers.
En partenariat avec CDC Croissance, l’opérateur paneuropéen a dans ce contexte créé un nouvel indice boursier nommé Euronext Tech Croissance. Sur un total de 267 PME et ETI technologiques cotées à Paris, cet indice, dont la composition sera révisée annuellement, comprend actuellement «150 sociétés ayant une capitalisation comprise entre 25 millions et 1 milliard d’euros et dont la liquidité dépasse 10.000 euros par jour». Elles sont actives dans les télécoms, la haute technologie, les médias, les biotechnologies ou la «greentech» (numérique appliqué à la transition énergétique).
Calculée entre le 1er mars 2006 et le 1er septembre 2019, la performance simulée de cet indice ressort à 21%, contre une hausse de 8% du CAC 40 sur la même période. Euronext entend faire de son nouvel indice une référence afin d’attirer l’épargne des fonds d’investissement spécialisés dans la technologie à Paris.
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Paris - Une nouvelle figure de la classe dirigeante libanaise dans le viseur de la justice française: une enquête est ouverte à Paris visant Najib Mikati, Premier ministre jusqu'à début 2025, soupçonné de s'être constitué frauduleusement un important patrimoine de «biens mal acquis». Interrogé par l’AFP, le Parquet national financier (PNF) a confirmé l’ouverture de cette enquête. Au Liban, le service de communication de Najib Mikati a indiqué «ne pas avoir été notifié». A l’origine de cette procédure, une plainte déposée en avril 2024 par le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CVPFCL) et l’association anti-corruption Sherpa. Cette dernière porte plainte en France depuis une vingtaine d’années contre des responsables étrangers, soupçonnés d’avoir amassé une fortune par la corruption ou le détournement de fonds publics, avant de la recycler, au moins en partie, dans l’Hexagone. Les deux associations ont ouvert en 2021 un front libanais à ces affaires de «biens mal acquis», qui concernaient à l’origine des chefs d’Etat africains, en portant plainte contre l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. En 2024, elles ciblent Najib Mikati, 69 ans, et ses proches, dont son frère Taha Mikati. Ils sont suspectés d’avoir acquis différents biens en France et à l’étranger par des structures multiples, dont des montages offshore. Une fortune qu’ils auraient amassée frauduleusement, au mépris notamment du fisc, tandis que le pays du Cèdre s’enfonçait dans le chaos politique et financier. Lors du dépôt de la plainte, Najib Mikati avait assuré avoir «toujours agi dans le strict respect de la loi», tout comme les membres de sa famille. «L’origine de notre patrimoine familial est entièrement transparente, légitime et conforme à la législation», avait insisté celui qui a été Premier ministre du Liban à plusieurs reprises, et jusqu'à début 2025. Yachts et jets privés Najib Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, et son frère Taha, sont présentés par les plaignants comme faisant partie des plus grandes fortunes du Liban, la famille possédant yachts, jets privés ou immeubles sur la Côte d’Azur, à Monaco et dans les plus beaux quartiers de Paris. Ils ont aussi investi dans des marques de prêt-à-porter, comme Façonnable. La première plainte visait les infractions de blanchiment et recel ou complicité, association de malfaiteurs, le tout commis en bande organisée, circonstance aggravante. Elle a été complétée par de nouveaux éléments en avril 2025, conduisant le PNF à se saisir du dossier. En cause notamment, les liens de la famille Mikati avec la Bank Audi France, spécialisée dans la clientèle du Moyen-Orient, dont l’ancien Premier ministre est actionnaire, ou un important contrat de fourniture de services télécoms au Liban et en Syrie conclu en 1994. Il aurait selon les plaignants conduit à priver l’Etat de vastes recettes. «Pouvoir de nuisance» Cette enquête «va peut-être réduire le pouvoir de nuisance de ceux qui cherchent à tout prix à saper le processus en cours pour que cesse la prédation des intérêts privés sur l’Etat et l’intérêt public des Libanais», ont déclaré à l’AFP les avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengharth. Plusieurs enfants des frères Mikati sont aussi visés comme de potentiels receleurs de l’argent supposément blanchi. Les plaignants pointent également des opérations suspectes à leurs yeux entre des comptes et sociétés contrôlées par les Mikati et d’autres, aux mains de l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. Une information judiciaire est désormais en cours à Paris visant ce dernier, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, tandis que son frère Raja Salamé a été mis en examen. Ils contestent fermement les faits. François BECKER © Agence France-Presse