BDO France complète sa cordée avec June Partners

L’alpiniste Arnaud Naudan affectionne son rôle de premier de cordée lorsqu’il endosse son costume de président du directoire de BDO France à la manœuvre de la croissance externe. Nouvelle étape de l’ascension avec l’annonce aujourd’hui par le cabinet d’audit et de conseil de l’acquisition de June Partners, spécialiste de l’accompagnement des projets de transformation des PME et ETI. Le montant de la transaction reste confidentiel, sachant que le chiffre d’affaires annuel de la cible approche 20 millions d’euros. June Partners compte plus de 80 collaborateurs, dont 11 associés (10 d’entre eux détenaient jusqu’ici le capital de la société) retrouvant ce même statut chez BDO France (qui en comptait précédemment 110).
De quoi renforcer et compléter l’offre Advisory de BDO France, dont le chiffre d’affaires double à cette occasion à 40 millions d’euros environ donc. Mais le groupe entend bien atteindre les 100 millions «le plus rapidement possible» selon Arnaud Naudan. «L’acquisition de June Partners constitue une opération de croissance externe stratégique, la plus importante et la plus structurante des huit que nous avons réalisées depuis ma nomination à la tête de BDO France en 2021», plaide le dirigeant. Pas de doute pour Marc-Antoine Cabrelli, jusqu’ici président de June Partners et nouvel associé de BDO France, «nos expertises sont complémentaires dans bien des domaines, et nous apportons de nouvelles forces, particulièrement en ce qui concerne le conseil opérationnel, en matière de supply chain, de performance industrielle ou d’efficacité de la force de vente par exemple». Les équipes de June Partners devraient bénéficier du maillage territorial de leur nouveau groupe, que ce soit selon Arnaud Naudan «grâce à notre réseau international, entre autres au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Espagne ou en Italie, ou à notre présence en régions en France, aujourd’hui à Marseille, Lyon ou Nantes notamment, demain à Lille, Strasbourg ou Bordeaux».
Consolidation
Marc-Antoine Cabrelli affirme ainsi ne pas vivre la transaction comme la fin d’une aventure, «c’est une continuité, BDO nous donne les moyens de continuer à voir plus haut», souligne-t-il. «Après réflexion, nous avons préféré rejoindre un partenaire industriel comme BDO France plutôt que d’ouvrir notre capital à un des fonds d’investissement qui sont toujours plus présents dans le secteur», glisse le nouvel associé BDO.
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La consolidation du secteur ne connaît donc pas de pause, passant par l’union d’Endrix et de Zalis ou l’acquisition par In Extenso d’ACF Group. Associé de ce dernier, Laurent Stéveler estimait fin août lors de l’annonce de la transaction que «le mouvement de concentration observé dans les domaines du conseil, de l’audit, de la comptabilité et de la fiscalité va s’accélérer dans les années à venir». Arnaud Naudan ne contestera pas, «les rapprochements sont nécessaires, nous devons conserver une taille critique pour répondre au besoin d’accompagnement des entreprises qui s’intensifie en réaction aux ruptures que sont notamment l’inflation, l’intelligence artificielle ou la transition écologique». Une nécessité aussi «pour attirer et conserver les talents, BDO a l’ambition d’offrir des promesses de carrière intéressantes, la croissance externe nous permet de renforcer notre marque employeur», ajoute le président de BDO France. Qui conserve un fort appétit de croissance, avec pour objectif ici encore «le plus rapidement possible» d’atteindre un chiffre d’affaires annuel de 300 millions d’euros. Celui de l’exercice clos fin septembre 2022 avait bondi de 19% à 202 millions d’euros, celui de l’exercice en cours, presque achevé donc, devrait à nouveau afficher selon Arnaud Naudan une croissance à deux chiffres. Un dynamisme qui n’oublie pas l’audit, «nous restons profondément attachés à la pluridisciplinarité, nous devons continuer de proposer une alternative dans l’audit», pointe Arnaud Naudan. Pluridisciplinarité qui trouve sa pertinence notamment selon le dirigeant avec le reporting extra financier : «CSRD concerne certes l’assurance durabilité pour le commissaire aux comptes, mais cela va bien au-delà, avec le conseil pour la transformation des entreprises». Vaste programme.
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