Lombard Odier a provisionné le coût des enquêtes fiscales américaines

La banque privée suisse, qui a publié ses résultats hier pour la première fois de son histoire, continue de négocier avec les autorités américaines
Olivier Pinaud
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Lombard Odier a confirmé la fin d’une époque. Deux jours après son concurrent Pictet & Cie, la banque privée suisse a levé le voile sur ses résultats pour la première fois de son histoire. Ce nouveau souci de transparence résulte du changement de structure juridique adoptée par les banques privées de la confédération en début d’année: de sociétés en commandite simple, elles ont évolué en sociétés en commandite par actions. Ce statut permet de limiter la responsabilité financière des dirigeants. Cet effort de transparence reflète aussi un environnement réglementaire plus contraignant, marqué notamment par les enquêtes lancées à l’étranger sur l’éventuelle complicité des banques suisses dans l’évasion fiscale.

Si cet environnement a pu contrarier l’activité des banques privées suisses depuis 2013 –un tiers d’entre elles aurait ainsi perdu de l’argent l’an dernier selon KPMG–, le métier reste très rentable pour les plus grandes d’entre elles. Lombard Odier a dégagé au premier semestre 2014 un bénéfice net consolidé de 62,5 millions de francs suisses. Le produit d’exploitation s’élève à 527,1 millions. Les charges d’exploitations s'établissent à 429,7 millions donnant un ratio coût-produits de 80%. Les actifs totaux de la clientèle représentent 211 milliards. Comme Pictet & Cie, Lombard Odier ne fournit pas de comparaison avec l’année précédente.

Le ratio de fonds propres durs (CET1) est de 23,8%, soit nettement plus que les 12% demandé par la Finma, l’autorité helvétique de régulation des marchés financiers. Le ratio de liquidités à court terme est de 653%.

Cette structure de bilan doit permettre à Lombard Odier d’absorber le coût de l’accord en cours de négociation avec les autorités américaines. La banque s’est engagée en décembre 2013 dans le programme volontaire de négociations ouvert par le département américain de la Justice. A la différence de Pictet & Cie, Lombard Odier a mis de côté un montant destiné à couvrir l’amende éventuelle. Mais la direction de la banque privée n’a pas souhaité le rendre public.

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