Le constat de départ est plutôt positif. Dans une récente note, Fitch Ratings constate que les principales sociétés de gestion marocaines ont réalisé des progrès au cours des dernières années «tant dans leur organisation que dans leurs opérations» . Les environnements opérationnels des trois premières sociétés, Wafa Gestion, CDG Capital Gestion et BMCE Capital Gestion , «bénéficient depuis quelques années d’une meilleure organisation des fonctions, de la mise en place de procédures et d’investissements en technologie. Cela permet aujourd’hui un traitement plus efficace et sécurisé des investissements, une plus grande discipline d’investissement et une bonne capacité d’absorption de nouveaux volumes d’actifs», souligne le rapport.Les sociétés de gestion marocaines sont néanmoins confrontées depuis 2011 à un environnement de faible croissance des encours au Maroc. Après six années de forte hausse, durant lesquelles ces encours ont plus que doublé, «la gestion collective y pâtit notamment des incertitudes économiques et budgétaires locales, de la concurrence des dépôts bancaires et des faibles performances des marchés actions», analyse Fitch Ratings A fin septembre 2013, les encours s’élevaient à 233 milliards de dirhams marocains, un niveau proche de celui de 2011. Ils étaient en baisse de 3,5% depuis le début de l’année, avec des rachats nets de 760 millions de dirhams. La décollecte a affecté l’ensemble des classes d’actifs, à l’exception de l’obligataire court terme. Le secteur de l’asset management marocain compte 18 sociétés de gestion, dont onze sont adossées à des acteurs institutionnels. 62% du total des encours sont gérés par les trois principales sociétés de gestion, et 98% par les dix premières. Les défis auxquels la gestion d’actifs marocaine doit faire face sont nombreux : concurrence des dépôts bancaires dans un environnement de taux bas, une forte aversion au risque des investisseurs particuliers et le manque d’épargne de long terme institutionnalisée ont pesé sur la croissance récente des encours. Pour Fitch Ratings, la faible liquidité des marchés actions et crédit constitue un autre défi pour la gestion d’actifs. «Le nombre restreint d’émetteurs et de titres liquides réduit la profondeur du marché et le champ d’action des gérants. Le 26 novembre 2013, le Maroc sortira d’ailleurs de l’indice MSCI Emerging Markets pour rejoindre le MSCI Frontier Markets en raison, principalement, de cette faible liquidité", explique l’analyse de Fitch Ratings. Malgré un environnement difficile, Fitch Ratings souligne que des opportunités existent. Ainsi, depuis 2008, le régulateur autorise les fonds à investir à l’étranger, sous certaines conditions et à hauteur de 10% maximum de leur actif net. «Cependant, cette possibilité est encore peu utilisée», note l'étude de Fitch.