
Une deuxième vague de dégradation de notes souveraines se profile

Certaines des principales économies de la planète pourraient voir leur note de crédit abaissée ou menacée de l'être dans les prochains mois, avertit le principal analyste en charge des notes souveraines chez S&P Global, mettant en garde contre une possible deuxième vague des révisions liées à la crise du coronavirus.
Roberto Sifon-Arevalo, directeur exécutif en charge des notes souveraines au sein de l’agence de notation, a dit à Reuters que les coûts colossaux liés au soutien aux systèmes de santé, aux entreprises et aux salariés depuis le début de la pandémie étaient en train de dégrader profondément les finances publiques de certains pays.
S&P Global a déjà abaissé les notes ou les perspectives de près de 60 pays depuis le début de l’année mais ce mouvement n’a que peu concerné les pays les plus riches, généralement mieux notés.
La donne pourrait toutefois changer car bon nombre de ces pays vont voir en un an leur ratio d’endettement (la dette publique rapportée au produit intérieur brut) s’envoler de 15 à 20 points de pourcentage, un changement qui prend habituellement quatre ou cinq ans, tout en se dirigeant vers une hausse des dépenses pendant trois à cinq ans encore.
« On parle des notes de l’Union européenne ou de pays très développés comme le Japon ou le Royaume-Uni, ou des Etats-Unis, qui ont été capables de mettre en oeuvre des paquets de mesures budgétaires et monétaires massifs pour se défendre », explique Roberto Sifon-Arevalo.
Au total, 31 pays, soit près d’un quart du nombre total d'émetteurs souverains notés par S&P, voient leur note assortie d’une perspective négative, qui conduit dans la majorité des cas à une dégradation. Parmi eux se trouvent l’Australie, pour l’instant noté AAA-, l’Italie et le Mexique, notés BBB, ou l’Espagne, notée A.
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Corée du Sud : la dirigeante de l’Église de l’Unification visée par un mandat d’arrêt
Séoul - Un tribunal sud-coréen a requis jeudi un mandat d’arrêt contre la dirigeante de l'Église de l’Unification (encore appelée secte Moon), Han Hak-ja, notamment soupçonnée d’avoir soudoyé la femme de l’ancien président Yoon Suk Yeol. «Nous avons estimé que le risque que Han manipule des preuves était très élevé, ce qui nous a conduits à demander le mandat», a déclaré le procureur Park Sang-jin. Pendant plusieurs heures mercredi, la responsable de l’Eglise, âgée de 82 ans, a été interrogée sur son rôle présumé dans la corruption de l’ancienne Première dame de Corée du Sud, Kim Keon Hee, ainsi que d’un parlementaire de premier plan. «Les accusations portées contre elle concernent la violation de la loi sur le financement politique, de la loi anti-corruption, l’incitation à détruire des preuves et le détournement de fonds,» a ajouté le procureur. Un tribunal devrait examiner cette demande en début de semaine prochaine. Han Hak-ja, à la tête de l’Eglise de l’Unification depuis la mort de son mari en 2012, aurait ordonné la livraison d’un sac à main de créateur, d’un collier en diamant et de ginseng - un produit populaire en Corée du Sud qui peut coûter des milliers d’euros - à Kim Keon Hee en 2022 afin de s’attirer les faveurs de son époux, alors chef de l’Etat. «Persécution injuste» L’ancienne première dame a été arrêtée et inculpée pour ces accusations de corruption et également pour manipulation des cours boursiers. Son mari – également en détention – a été formellement destitué en avril pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et déployé l’armée au Parlement. Han Hak-ja est également soupçonnée d’avoir versé un pot-de-vin de 100 millions de wons (61.000 euros) au député Kweon Seong-dong, contre lequel un mandat d’arrêt à été émis mardi par le tribunal de Séoul. L’Eglise de l’Unification a qualifié la demande de mandat de «persécution injuste d’un leader religieux mondial». «Nous dénonçons fermement le fait que, au lieu d’une considération humanitaire et d’un jugement rationnel, des mesures excessives et coercitives ont été prises contre notre dirigeante,» a fait savoir l'église dans un communiqué. L'Église de l’Unification a été fondée en 1954 par le défunt mari de Mme Han, Moon Sun-myung, a longtemps été au centre de controverses et de critiques, avec des enseignements centrés sur le rôle de Moon, ses mariages de masse, et un fonctionnement souvent assimilé à celui d’une secte. Elle revendique trois millions d’adeptes dans le monde, surnommés «Moonies», dont 300.000 en Corée du Sud et 600.000 au Japon. Mme Han, qui a été sortie en fauteuil roulant du bureau des procureurs après plus de neuf heures d’interrogatoire, a nié les accusations. «Pourquoi aurais-je fait cela ?» a-t-elle répondu. © Agence France-Presse -
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