
Que la Bundesbank finance un plan d’investissements dans la périphérie !
Il faut accepter l’évidence: ce n’est plus à la BCE de chercher par tous les moyens à stimuler l’économie réelle de la zone euro. Malgré l’appréciation du taux de change réel, les conditions financières générales restent très souples, et l’Allemagne, dont l’industrie ne souffre pas de l’euro, réalise de toute façon près de 40% des exportations de la zone euro vers le reste du monde.
Mettre le taux repo à zéro ne changerait rien pour la périphérie, qui a besoin de taux très, très fortement négatifs selon nos estimations. Mais ceci favoriserait encore un peu plus les mauvaises allocations de capital dans le cœur de l’union, Allemagne et Autriche en tête, où les prix immobiliers sont déjà galopants. Jamais la politique monétaire commune n’a été aussi expansive pour le cœur de l’union.
En zone euro, un stimulus monétaire supplémentaire ne serait raisonnable que s’il cible l’économie réelle de la périphérie. Des injections de liquidités bancaires feraient courir le risque de concentration des risques dans les pays… à risque, en favorisant les achats de dettes publiques par les banques domestiques. Ces achats de la BCE n’aideraient que s’ils revêtent le caractère asymétrique du programme SMP (asymétrique dans le sens où seules les dettes de la périphérie furent achetées). Or la BCE ne peut décemment pas prendre à son bilan les actifs en détresse des banques du Sud, en même temps qu’elle procède à l’examen de la qualité des actifs à leurs bilans.
Un vrai levier sur les économies du Sud pourrait être de relâcher les objectifs budgétaires. Mais il n’est pas souhaitable qu’ils financent par eux-mêmes l’ouverture des déficits publics vu leur niveau d’endettement actuel. Il faudrait donc que les pays riches de l’Union acceptent de financer un programme d’investissement dans la périphérie, qui aura un effet multiplicateur certain sur l’activité. Mieux, il faudrait que ce programme soit financé par création monétaire… en Allemagne. Après les élections européennes ?
{"title":"","image":"80987»,"legend":null,"credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
Les regtechs aident les banques à se moderniser
La deuxième édition du Regtech Day a montré comment les start-up innovantes contribuent à insuffler du mouvement parmi les fonctions de contrôle interne et de conformité des grands établissements. -
Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
La plus petite des trois grandes agences de notation de crédit ouvre, ce vendredi, la séquence automnale des révisions du profil de risque de la France. -
La prise de décision reste un défi pour les conseils d’administration
Afin de les aider à effectuer les meilleurs choix pour l’entreprise, l’Institut français des administrateurs (IFA) vient de dévoiler son dernier guide «Le Conseil d’administration face à l’exercice de la décision» -
Ursula von der Leyen promet un «sommet européen» sur le logement
Dans son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne a fait trois propositions pour lutter contre la crise secoue le Vieux continent. Au-delà d’un sommet, elle a annoncé un plan pour des logements abordables et une «initiative juridique» concernant les locations touristiques. -
Samsung Life devient actionnaire du gérant de dette privée Hayfin
L’assureur coréen se fait une place minoritaire au capital de la société de gestion européenne auprès d’autres actionnaires stratégiques. Il devient coutumier de ce type d’opération mêlant GP-stake et engagement en tant que LP auprès de gérants de non-coté. -
PGIM clôture un deuxième fonds de dette privée «mid market» à 4,2 milliards de dollars
La taille du nouveau millésime représente un accroissement de 75% par rapport au fonds inaugural PGIM Senior Loan Opportunities I.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
Contenu de nos partenaires
-
Tour de chauffe
« Bloquons tout » cible Macron, les syndicats en embuscade
Après la mobilisation de mercredi, les organisations syndicales font monter la pression sur Sébastien Lecornu pour leur journée d'action du 18 septembre -
"Soit il y a rupture, soit il y aura censure" annonce Jordan Bardella, après l'élection de Sébastien Lecornu
Strasbourg - Le Rassemblement national ne veut pas censurer immédiatement le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, mais attend une «rupture» avec la politique menée jusqu’ici, a expliqué son président Jordan Bardella mercredi à Strasbourg. Le parti d’extrême droite ne compte pas censurer «a priori» mais d’abord «écouter le discours de politique générale» de M. Lecornu, a déclaré M. Bardella lors d’un point presse en marge d’une session plénière du Parlement européen. «Soit il y a rupture, soit il y aura censure», a-t-il résumé. Le Rassemblement national réclame notamment un durcissement de la politique migratoire et s’oppose à toute hausse de la fiscalité pour la «France qui travaille», a-t-il souligné. Jordan Bardella a aussi réclamé que parmi les premières mesures de Sébastien Lecornu soit actée l’opposition de la France au traité de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur. Après la chute de François Bayrou lundi lors d’un vote de confiance des députés, puis son remplacement à Matignon au bout de 24 heures par M. Lecornu, le chef du RN n’a toutefois «aucune illusion» et juge le bail du nouveau chef du gouvernement «très précaire». © Agence France-Presse -
Sur la touche
Entre Lecornu et le RN, une relation d'amour-haine
Emmanuel Macron verrouille son dispositif et met le RN hors-jeu en nommant Sébastien Lecornu à Matignon pour négocier avec les socialistes. Un homme pourtant apprécié par le parti à la flamme