Nasdaq OMX a les arguments, et les moyens, pour s’emparer du LSE

Les analystes d’UBS voient l’opérateur boursier américain offrir, au maximum, 1.150 pence par action LSE, soit 11 % de prime par rapport au cours d’hier
Tân Le Quang

Après l’échec de son projet de fusion avec TMX, le LSE endosse désormais le statut de cible potentielle. Hier, l’opérateur boursier d’outre-Manche a vu son cours bondir de 8,5% à 1.037 pence. Le marché voit déjà Nasdaq OMX, qui a abandonné sa contre-offre sur Nyse Euronext pour des raisons d’antitrust, jeter son dévolu sur le groupe présidé par Xavier Rollet. Le cours du possible prédateur a crû de 5,4% en deux séances.

Celui-ci semble le mieux placé pour s’emparer du LSE. En dix ans, il a essayé par trois fois de le racheter, sans succès. Selon les analystes d’UBS, il faudra cependant que le groupe américain opte pour une approche amicale. Selon eux, le Nasdaq peut offrir, au maximum, 1.150 pence par action LSE, soit une prime de 40% par rapport au cours de l’action LSE du 13 mai et de 11% de prime par rapport au cours d’hier. «Un tel prix permettrait d’avoir un effet relutif suffisant pour obtenir le soutien des actionnaires», notent-ils. Dubai et le Qatar, via QIA, sont des gros actionnaires du LSE. Le courtier suisse, qui imagine une offre réalisée à hauteur de 40% en cash et 60 % en actions (les actionnaires du LSE détenant 40% de l’entité combinée) estime son effet relutif sur les bénéfices en 2013 à 4%.

Bank of America / Merrill Lynch voit la société dirigée par Ronald Greifeld offrir 1.050 pence par action LSE, voire 1.200 pence par action si 20% sont payés en dette. L'établissement américain qui évalue l’effet relutif sur les bénéfices à +5%, estime que le management du LSE n’a pas besoin de précipiter une opération. UBS remarque d’ailleurs que «le LSE a clairement cherché à se diversifier hors du cash actions via une opération avec TMX et une transaction avec le Nasdaq peut ne pas avoir autant de synergies de chiffres d’affaires». Les synergies de coût seraient de 70 millions de livres, soit 20% de ses dépenses, en ligne avec les transactions historiques.

Et pour l’instant, Nasdaq OMX se contente de partenariats internationaux pour croître. Le groupe vient d’en conclure un avec RTS, l’opérateur boursier russe dans le domaine des données de marché. Mais la volonté de l’américain de détenir une part minoritaire dans le capital de la chambre de compensation franco-britannique LCH.Clearnet témoigne déjà de son intérêt pour Londres et l’Europe continentale. D’autant plus que l’activité de listings fait partie des points forts du LSE.

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