
Métropole Gestion passe dans le giron d’Oddo BHF

Cela fait plusieurs mois que le dossier Métropole gestion était sur le marché. Il est maintenant bouclé. Oddo BHF Asset Management, société de gestion du groupe Oddo BHF, a annoncé l’acquisition de 100% du capital de Métropole Gestion, sous réserve de l’accord de l’Autorité des marchés financiers. Créée en 2002 par François-Marie Wojcik et Isabel Levy, Métropole Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante française, spécialisée dans la gestion value.
Oddo BHF AM revendique 61,9 milliards d’euros d’encours gérés au 30 juin 2021 contre 1,3 milliard d’euros pour Métropole à fin 2020. La boutique gérait à son plus haut près de 5 milliards d’euros.
« Dans le cadre de ce rapprochement, les clients de Oddo BHF AM et de Métropole Gestion bénéficieront de ce style de gestion unique porté par une équipe stable et dédiée depuis plus de vingt ans sous la responsabilité d’Isabel Levy et Ingrid Trawinski », explique un communiqué. Il y est précisé que la gamme de fonds de Métropole Gestion bénéficiera des capacités de distribution européennes de Oddo BHF AM notamment en France, en Allemagne et en Suisse, auprès des clients institutionnels, distributeurs et conseillers en gestion de patrimoine. Dans le même temps, cette union ouvrira la distribution des stratégies de Oddo BHF AM aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, où Métropole Gestion est présent.
« En près de 20 ans, Métropole gestion a su construire, grâce à la confiance de ses investisseurs et en s’appuyant sur une équipe compétente et dévouée, un savoir-faire reconnu en gestion d’actifs dite value. Cette expertise sera la pierre angulaire de son rayonnement futur dans le cadre de ce rapprochement », se félicite Francois-Marie Wojcik, président directeur général de Métropole Gestion
Isabel Levy, directrice générale déléguée et directrice de la gestion de Métropole Gestion, poursuit : « ce rapprochement répond au souhait de Métropole Gestion de s’insérer dans une stratégie industrielle ambitieuse en associant des équipes aux compétences reconnues, complémentaires et de culture proche ».
Nicolas Chaput, CEO de Oddo BHF AM ajoute : « Nous sommes très heureux d’accueillir l'équipe de Métropole Gestion que nous connaissons bien et pour laquelle nous avons le plus grand respect. Les stratégies d’investissement value mises en œuvre par les équipes d’Isabel et Ingrid vont venir enrichir l’offre produits du Groupe et correspondent à l’attente de nombre de nos clients ».
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Munich - Acheter une voiture chinoise sur les Terres de Volkswagen, BMW et Mercedes? «Et pourquoi pas?», sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, déambulant dans la vieille ville de Munich, devenue vitrine géante du salon automobile. Venue de Francfort, elle découvre les plus de 700 exposants, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens, qui tentent de séduire le public avec des modèles high-tech dans toutes les gammes de prix. Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face. D’un côté, le géant chinois BYD, dont les ventes en Europe ont bondi de 250% au premier semestre, expose ses modèles phares, dont l’un, une citadine électrique, se vend à partir de 20.000 euros. De l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, tente de défendre son territoire malgré la chute des livraisons et un plan social historique. Tayo est impressionnée par les finitions des coutures à l’intérieur d’une voiture BYD. Sur la sécurité, aucun doute: «si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes européennes», répond-t-elle sans hésiter. Qualité au «même niveau» Les marques chinoises maîtrisent une grande partie de leur chaîne de valeur, des batteries électriques aux logiciels embarqués. De plus, elles bénéficient d’une main d'œuvre moins chère et d’économies d'échelle grâce au marché chinois gigantesque. Et fini la réputation de la mauvaise qualité. «Ce qui a changé en cinq ans, c’est qu'à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité à bien des égards», résume l’expert du secteur Stefan Bratzel. Pour contenir cette offensive, la Commission européenne a ajouté l’an dernier une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certaines marques chinoises, en plus des 10% de droits de douane existants. Objectifs visés: protéger l’emploi sur le Vieux continent, limiter la dépendance technologique et préserver l’image des constructeurs européens. Mais BYD contournera bientôt la mesure: sa première usine européenne en Hongrie doit démarrer sa production dès cet hiver. Il est encore «trop tôt» pour parler d’invasion, estime M. Bratzel. Les marques chinoises doivent encore établir «une relation de confiance» avec le public européen, développer des réseaux de concessionnaires et de service après-vente, explique-t-il. Des acheteurs potentiels le disent aussi: «Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage va-t-on en cas de problème?», s’interroge Pamina Lohrmann, allemande de 22 ans, devant le stand Volkswagen où est exposé un ancien modèle de l’iconique Polo. «J’ai grandi avec les marques allemandes, elles me parlent plus», confie cette jeune propriétaire d’une Opel décapotable, dont la famille roule plutôt en «BMW, Porsche ou Mercedes». «Image de marque» L’image des véhicules reste un point faible, mais déjà une certaine clientèle, jeune et technophile, se montre plus ouverte. Cette dernière est convoitée par la marque premium XPeng, lancée en Chine en 2014 : «Nous visons la première vague d’enthousiastes de la technologie», explique son président Brian Gu sur le salon. Loin de baisser les bras, les constructeurs allemands continuent de «renforcer leur image de marque européenne» avec «un héritage» échappant encore aux entrants chinois, explique Matthias Schmidt, un autre expert. Volkswagen a ainsi rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme «ID.Polo», attendu en 2026 autour de 25.000 euros, pour capitaliser sur la notoriété de sa citadine. Et les Européens imitent les Chinois sur l’intégration du numérique, comme le nouveau système d’affichage par projecteur de BMW, et dans la course à la recharge rapide. Ils adoptent aussi les batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteuses, et intègrent de plus en plus de pièces standards chinoises, afin de réduire les coûts et de combler l'écart technologique, note M. Schmidt. «Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants», note Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, bravant la pluie sur un stand de BYD, visiblement séduit. Léa PERNELLE © Agence France-Presse