
L’univers de la gestion va devoir tirer les leçons de l’affaire Madoff

Le scandale Madoff fait grand bruit dans le milieu financier, déjà lourdement affecté à l’issue d’une année marquée par la crise. Le domaine de la gestion se retrouve en première ligne. «Ce scandale pose la question du contrôle et du sérieux des fonds d’investissement. Avec la directive Ucits IV qui prévoit un passeport européen pour les sociétés de gestion, les flux transfrontiers vont s’intensifier mais des problèmes de surveillance peuvent émerger», estime Didier Davydoff, directeur de l’Observatoire de l’épargne européenne. Selon ce dernier, «si les particuliers semblent être peu touchés, il importe de ne pas ébranler la confiance des épargnants, qui sont déjà vendeurs nets de fonds d’investissement depuis plusieurs mois».
Les sociétés de gestion vont devoir s’adapter à une nouvelle donne, marquée par des offres plus compréhensibles pour les investisseurs. «Comme les banques dans leurs activités de financement et d’investissement, les sociétés de gestion vont revenir à des produits financiers plus simples. Les produits exotiques vont être plus difficiles à vendre», estime le gérant d’une société parisienne.
Pour autant, une réelle révolution n’est pas attendre dans le domaine des fonds. «Les paradis fiscaux vont demeurer et il n’y aura pas de régulation au niveau mondial», relève un professionnel.
Au sein de la gestion d’actifs, les hedge funds vont être les plus attaqués. «Le cas Madoff est spectaculaire et va avoir des effets très négatifs sur les investissements en hedge funds. (…) Cet incident nous rappelle que le système des gérants stars existe toujours, dans lequel on ne pose pas de questions détaillées à M. Madoff ou à d’autres vedettes du système», déplore Sophie van Straelen, directrice générale de la société d’analyse Asterias. Pour cette spécialiste, cette affaire marque «certainement la fin d’un monde caractérisé par de faibles due diligence et un manque de transparence».
La personnalité de Madoff et la proposition de rendements alléchants auront suffi à berner des financiers parmi les plus avisés. «Dans le monde de la gestion d’actifs, tout le monde cherche la martingale. La cruelle désillusion est qu’elle n’existe pas», relève un professionnel.
Plus d'articles Actualités
-
Incertitudes chez Credit Suisse à Paris après le rachat forcé par UBS
Les salariés de Credit Suisse Paris craignent pour leur avenir professionnel alors que la direction tarde à clarifier la situation. -
UBS AM embauche une directrice de la gestion obligataire pour les marchés émergents
La filiale de la gestion d’actifs de la banque suisse éponyme a recruté l’ancienne dirigeante d’AllianceBernstein pour ce poste. -
Les fonds actions conservent la faveur des investisseurs italiens en début d'année
Toutes catégories de fonds confondues, la collecte est négative en janvier et février, selon Assogestioni.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Représailles
«Les sanctions occidentales contre les oligarques russes doivent aussi toucher tous leurs proches»
Pour Bill Browder, l'ennemi juré du maître du Kremlin, quand un oligarque russe a 20 milliards de dollars d'actifs, la moitié appartient à Vladimir Poutine -
Tapis vert
Poker menteur autour du corridor céréalier de la Mer noire
Etabli il y a huit mois pour permettre la sortie des céréales ukrainiennes par bateaux, le corridor maritime devait être reconduit pour 120 jours le samedi 18 mars. Mais la Russie laisse planer le doute sur la pérennité du dispositif -
Diplomatie
Déportation d'enfants: Emmanuel Macron peut-il encore parler à Vladimir Poutine?
Le mandat d'arrêt émis vendredi par la Cour pénale internationale contre le président russe pour « déportation d'enfants » compliquera la reprise d'un éventuel dialogue avec Moscou