
Londres amorce le retour complet de ses banques à la sphère privée
Londres enclenche le processus de privatisation de son secteur bancaire. En cédant 4,28 milliards d’actions de Lloyds Banking Group, soit 6% de son capital, pour un montant de 3,2 milliards de livres (3,8 milliards d’euros), le gouvernement britannique s’en tire à bon compte sans encaisser de perte. Il a même réalisé une plus-value, certes modeste, de 60 millions de livres, grâce à une envolée du cours de l’action de 58% depuis le début de l’année, et de plus de 90% sur un an.
Si les autorités se sont engagées à ne procéder à aucune cession supplémentaire dans l’établissement sur les 90 prochains jours sans l’accord écrit d’une majorité des banques en charge de l’opération, la demande a été forte, avec un ratio de couverture de 2,8 fois. «Les actions des banques restent relativement attractives lorsqu’on regarde leur valeur comptable ou de marché», explique un investisseur de premier rang cité par le Financial Times.
Et l’opération est hautement symbolique. Il s’agit en effet de la plus importante opération de privatisation menée par le gouvernement britannique depuis la cession d’actions de British Telecommunications en 1993 qui lui avait rapporté 8,1 milliards de dollars, et même la deuxième plus importante de l’année au niveau mondial, derrière la cession de titres de Japan Tobacco qui a permis en mars dernier à l’Etat japonais de lever 7,8 milliards de dollars, selon les données fournies par Dealogic.
Le chancelier de l’Echiquier George Osborne a rappelé qu’il restait «déterminé à restituer chaque pence aux contribuables afin de réduire notre endettement». Le Trésor britannique a indiqué avoir enregistré une plus-value fiscale de 586 millions de livres sur la cession de 6% dans Lloyds. Une somme qui servira symboliquement à réduire l’endettement public, alors que le seul paiement des intérêts de la dette britannique devrait se monter à environ 48,6 milliards de livres cette année, soit 3% du PIB.
Sans compter que le processus reste encore long avant que le système bancaire britannique retourne intégralement à la sphère privée. Londres conserve en effet 32,7% de Lloyds et surtout 81% dans RBS. Le cours de l’action de cette dernière reste encore à 28% sous le prix moyen payé par le gouvernement lors de son plan de sauvetage de 2008. Ce qui signifie que les contribuables britanniques restent encore assis sur une perte latente de 13 milliards de livres.
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