
L’OCDE épingle les politiques écologiques contradictoires des Etats
Les politiques de subventions des Etats et le fonctionnement actuel du système financier vont à l’encontre des objectifs de la conférence sur le climat de Paris, avertit l’OCDE dans un rapport publié mardi. Les deux tiers des investissement énergétiques, par exemple, se font encore dans les énergies fossiles. Les investissements du secteur privé dans le pétrole, le gaz et le charbon continuent de bénéficier d’aides publiques (subventions ou dispositions fiscales) à hauteur de 50 à 82 milliards d’euros par an pour les seuls 34 pays de l’OCDE. Les avantages fiscaux accordés aux véhicules de société (19% de la flotte automobile de l’OCDE) et aux frais de déplacement -19 à 33 milliards d’euros par an - encouragent l’usage intensif de grosses voitures et donc l'émission de CO2.
L’absence d’un marché du carbone structuré se fait aussi clairement sentir : «on manque d’un prix du carbone fort pour décourager l’investissement dans les combustibles fossiles», souligne Richard Baron, coordinateur d’un rapport présenté mardi. L’organisation estime que les règles prudentielles introduites dans le secteur financier par l’accord Bâle 3 sont de nature à décourager les investissements de long terme dans les activités sobres en carbone et les énergies renouvelables.
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L'Indonésie et l'UE ont conclu un accord de libre-échange
Denpasar - L’Indonésie et l’Union européenne (UE) ont conclu mardi à Bali un accord de libre-échange à l’issue de longues négociations qui se sont accélérées après la hausse des droits de douane américains. Paraphé par le ministre indonésien de l’Economie, Airlangga Hartarto, et le commissaire européen au Commerce, le Slovaque Maros Sefcovic, l’accord va faciliter les échanges entre les 27 nations du bloc européen et la plus grande économie d’Asie du Sud-Est. «L’UE et l’Indonésie envoient un message fort au monde selon lequel nous sommes unis dans notre engagement en faveur d’un commerce international ouvert, fondé sur des règles et mutuellement bénéfique», a déclaré M. Sefcovic. Retardés notamment par l'épineuse question des produits issus de la déforestation, les pourparlers se sont accélérés après la décision du président américain Donald Trump d’imposer une hausse des droits de douane à de nombreux pays. Alors que ses produits exportés vers les Etats-Unis sont désormais taxés à 19%, Jakarta s’est tourné vers l’UE pour obtenir un accès préférentiel. De leur côté, également visés par l’administration Trump, les Vingt-Sept cherchent à diversifier leurs partenariats commerciaux. «Cette signature (...) a été finalisée en raison de la guerre tarifaire de Donald Trump. L’indonésie doit chercher un marché alternatif en Europe et l’Europe (...) a besoin d’un marché à pénétrer», a commenté pour l’AFP Bhima Yudhistira Adhinegara, directeur exécutif du Centre d'études économiques et juridiques de Jakarta. - Droits de douane à 0% - Selon l’accord, 80% des produits indonésiens exportés vers l’UE bénéficieront de droits de douane nuls, a indiqué M. Airlangga. Cela devrait bénéficier aux principaux produits indonésiens, notamment les chaussures, les textiles, les produits de la pêche ou encore l’huile de palme, a-t-il ajouté. «Notre accord avec l’Indonésie crée de nouvelles opportunités pour les entreprises et les agriculteurs» et «nous assure également un approvisionnement stable et prévisible en matières premières essentielles», a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué. L’UE est le cinquième partenaire commercial de l’Indonésie, avec 30,1 milliards de dollars (25,6 milliards d’euros) d'échanges en 2024. Avec cet accord, «il sera plus facile pour les produits de (l’UE) d’entrer» en Indonésie, un marché de 280 millions d’habitants, souligne Deni Friawan, chercheur au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS). L’UE, en retour, ouvre des perspectives aux secteurs indonésiens comme le textile ou la chaussure, fortement concurrencés par le Vietnam, lequel a signé un accord commercial avec l’UE dès 2019, un an après Singapour. L’accord permettra également des investissements en Indonésie, notamment dans des secteurs stratégiques tels que les véhicules électriques, l'électronique et les produits pharmaceutiques. Au total, les exportateurs européens «économiseront quelque 600 millions d’euros par an en droits de douane sur leurs marchandises» entrant en Indonésie, ajoute le communiqué. Déforestation Les relations ont été tendues dernièrement entre Bruxelles et Jakarta du fait d’une interdiction d’importation proposée par l’UE sur les produits liés à la déforestation. Ceci a irrité l’Indonésie, important exportateur d’huile de palme. L’entrée en vigueur de cette législation a été reportée à la fin de cette année. L’accord «établit une plateforme de coopération, de dialogue et de facilitation des échanges sur un éventail de questions environnementales et climatiques liées au commerce, y compris dans le secteur de l’huile de palme». Selon M. Airlangga, M. Sefcovic avait promis d’accorder un «traitement spécial» à Jakarta concernant la politique de déforestation, sans donner plus de détails. Les défenseurs de l’environnement craignent que l’accord n’entraîne une accélération de la déforestation en raison d’une demande accrue d’huile de palme indonésienne. «Les forêts naturelles restantes dans les concessions de palmiers à huile seront potentiellement défrichées dans un avenir proche (et) converties en plantations», s’inquiète Syahrul Fitra de Greenpeace Indonésie. Les Parlements de chacun des 27 Etats européens et de l’Indonésie doivent encore ratifier le texte avant une entrée en vigueur espérer en 2027. Aldiv ALFASERA with Dessy SAGITA in Jakarta © Agence France-Presse -
Super typhon Ragasa: Hong Kong et Shenzhen en alerte maximale
Hong Kong - Les autorités de Hong Kong se préparent dans l’urgence à l’arrivée du super typhon Ragasa mardi, les autorités mettant en garde contre une «menace grave» comparable à certaines des tempêtes les plus destructrices de l’histoire récente de la ville. Selon le service météorologique de Hong Kong, Ragasa générait des vents d’une vitesse maximale soutenue de 220 km/h en son centre alors qu’il traversait la mer de Chine méridionale tôt mardi matin, après avoir déjà frappé certaines régions des Philippines. Le centre financier se préparait à des perturbations et des dégâts importants, tandis que Shenzhen, le pôle technologique chinois voisin, a ordonné l'évacuation de 400.000 personnes. «Ragasa représentera une menace grave pour Hong Kong, qui pourrait atteindre les niveaux de Hato en 2017 et de Mangkhut en 2018", a prévenu lundi Eric Chan, le numéro deux de Hong Kong, en référence aux deux super typhons qui ont chacun causé des centaines de millions de dollars de dégâts matériels. L’aéroport de Hong Kong restera ouvert, mais il y aura «d’importantes perturbations dans les opérations aériennes» à partir de 18H00 (10H00 GMT) mardi jusqu’au lendemain, a déclaré l’autorité aéroportuaire. Plus de 500 vols de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific devraient être annulés. L’Observatoire météorologique de Hong Kong a déclaré qu’il émettrait son troisième niveau d’alerte au typhon le plus élevé («T8») mardi à 14H20 (06H20 GMT , heure à laquelle les commerces fermeront et la plupart des transports seront interrompus. «De meilleures précautions» Les habitants se sont précipités pour faire des provisions avant l’arrivée de Ragasa, vidant les rayons des supermarchés de leurs produits frais, légumes et pains. «Il y a forcément de quoi s’inquiéter», souffle Zhu Yifan, un étudiant chinois de 22 ans qui fait ses courses au supermarché. Zoe Chan, âgée d’une cinquantaine d’années, a empilé des sacs de sable devant sa boutique de vêtements dans le quartier de Wanchai, affirmant qu’elle s’attendait à ce que son commerce soit «ruiné» par les dégâts causés par l’eau. «Le plus important est de prendre de meilleures précautions, afin que je puisse être plus tranquille», a souligné Mme Chan auprès de l’AFP. Les cours seront suspendus dans les écoles mardi et mercredi. La bourse de Hong Kong a modifié ses règles cette année afin de maintenir les marchés ouverts pendant les typhons, son opérateur ayant déclaré à Bloomberg News qu’il «surveillait de près» la situation. Les autorités ont demandé aux habitants des zones basses d'être vigilants face aux inondations, tout en ouvrant 46 refuges temporaires. Ragasa, qui tire son nom du mot philippin signifiant «mouvement rapide», sera au plus près de Hong Kong et de Macao mercredi matin, selon les services météorologiques chinois. Rayons vides à Shenzhen Les rayons de viande fraîche et de légumes étaient presque vides lundi soir dans un supermarché du district de Bao’an à Shenzhen, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les files d’attente aux caisses étaient longues dans ce magasin très fréquenté, où les gens se dépêchaient de faire leurs courses. Un employé du supermarché a déclaré à l’AFP que le pain était déjà épuisé à midi, ajoutant : «Ce n’est pas comme ça normalement». Les autorités ferroviaires de Canton ont annoncé qu’aucun train ne circulerait mercredi, a rapporté le South China Morning Post. Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde. Les Philippines ont évacué plus de 10.000 personnes et fermé les écoles et les bureaux gouvernementaux dans tout le pays en réponse au super typhon. Holmes CHAN with Peter CATTERALL in Shenzhen © Agence France-Presse -
Arrestation de la cheffe de l'Église de l'Unification en Corée du Sud pour corruption
Séoul - La cheffe de l’Eglise de l’Unification, encore appelée secte Moon, a été arrêtée mardi en vertu d’un mandat émis par tribunal de Séoul, a annoncé le parquet, qui l’accuse de corruption. Han Hak-ja, 82 ans, a été immédiatement placée en détention provisoire. «Le tribunal du district central de Séoul a émis le mandat, invoquant la crainte qu’elle ne puisse détruire des preuves», a écrit le parquet dans un communiqué. Mme Han avait été interrogée la semaine dernière au sujet de son rôle présumé dans le versement de pots-de-vin à l’ancienne Première dame Kim Keon Hee et à un influent député. Les procureurs avaient demandé son arrestation le lendemain. «Nous acceptons humblement la décision de la Cour», a fait savoir l’Eglise dans un communiqué. «Nous coopérerons sincèrement avec l’enquête en cours et les procédures judiciaires afin d'établir la vérité, et nous ferons tout notre possible pour saisir cette occasion afin de restaurer la confiance dans notre Eglise», a-t-elle ajouté, en présentant ses «sincères excuses pour avoir causé de l’inquiétude». L’Eglise de l’Unification a été fondée en 1954 par son défunt mari, Moon Sun-myung, et fait depuis longtemps l’objet de controverses, avec ses mariages collectifs et sa culture sectaire. Cadeaux de prix L’Eglise, qui revendique dix millions d’adeptes dans le monde, a une grande influence en Corée du Sud, où elle possède un empire économique allant de médias à des hôtels en passant par la distribution alimentaire. Mme Han a pris la direction de l’organisation après la mort de son mari en 2012. Elle est soupçonnée d’avoir offert des cadeaux de prix, notamment un sac à main et un collier en diamants, à Kim Keon Hee en 2022 afin de s’attirer les faveurs de son mari, Yoon Suk Yeol, devenu président cette année-là. L’ancienne Première dame a été arrêtée et inculpée pour corruption et manipulation du marché boursier. Son mari est actuellement jugé pour avoir déclaré la loi martiale en décembre 2024. Il a été destitué en avril et est lui aussi en prison. Mme Han est également accusée d’avoir versé un pot-de-vin de 100 millions de wons (plus de 61.000 euros) à un député influent. La semaine dernière, alors qu’elle quittait en fauteuil roulant le bureau du procureur après plus de neuf heures d’interrogatoire, elle avait nié toute malversation. «Pourquoi aurais-je fait cela?» avait-elle lancé aux journalistes. Avant la décision de mardi, l’Eglise de l’Unification avait qualifié la demande de mandat d’arrêt formulée par le procureur de «persécution injuste d’un dirigeant religieux mondial». © Agence France-Presse