L’Italie garde le cap en accélérant les réformes structurelles

Mario Monti a indiqué préparer une libéralisation de plusieurs secteurs d’activité, mais qu’aucune coupe budgétaire supplémentaire ne sera nécessaire
Patrick Aussannaire

L’Italie organise la refonte de son économie. Le président du Conseil a indiqué hier qu’aucune mesure d’austérité budgétaire supplémentaire ne serait nécessaire pour atteindre l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire en 2013. De quoi lui permettre d’annoncer un train de mesures avant la réunion des ministres des finances de la zone euro le 23 janvier prochain. «Chaque étape ira dans le sens de la création des conditions d’une croissance plus durable», a résumé Mario Monti dans une interview publiée hier par Corriere della Sera.

«Nous voulons faire plus de place à la concurrence et au mérite dans différents secteurs d’activité», a déclaré Mario Monti à la RAI. Concernant le marché du travail, le but est de «réduire la protection et les différents moyens par lesquels les secteurs industriels tentent de créer des avantages pour ceux qui sont à l’intérieur de la forteresse, au détriment de ceux qui sont à l’extérieur». Aucun secteur ne sera épargné par la réforme: gaz, énergie, commerce, transport et professions libérales.

«Certains italiens mettent les mains dans les poches d’autres italiens, ce sont les fraudeurs fiscaux» a alerté Mario Monti, promettant une «forte accélération contre la corruption». Le gouvernement a pour but de récupérer 13 milliards d’euros cette année après 11 milliards en 2011. Un montant qui reste faible comparé aux 120 milliards par an de fraudes estimées par Istat dans une économie parallèle pesant 17% du PIB italien.

Mario Monti avait affiché à Noël sa détermination en dépêchant 80 inspecteurs des impôts lors d’une opération coup de poing dans la station de ski de Cortina d’Ampezzo, épinglant 42 propriétaires possédant des voitures de luxe avec des revenus inférieurs à 30.000 euros bruts par an. Une initiative mal perçue par le parti de Silvio Berlusconi dont le soutien est vital pour le gouvernement, et qui entrainerait une fuite de capitaux vers la Suisse de 41.000 euros par jour.

Mario Monti devrait défendre mercredi auprès de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel la volonté d’un soutien croissant de la BCE qui offre déjà une liquidité excédentaire proche des records avec plus de 400 milliards d’euros. Si le Trésor italien a eu du mal à placer sa dernière adjudication de BTP de 201, il a eu plus de mal encore à placer des obligations indexées sur l’inflation, faisant ainsi face à une réduction du périmètre des papiers qui peuvent être vendus sur le marché primaire.

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