Lisbonne multiplie les gages d’austérité pour tenter de ramener la confiance

Le nouveau gouvernement de centre-droit a présenté au parlement un programme sur trois ans comprenant plusieurs cessions d’actifs
Antoine Duroyon

Sur le terrain de l’ajustement budgétaire, mieux vaut en faire trop que pas assez. C’est le message qu’a voulu faire passer hier le gouvernement portugais en présentant aux parlementaires son programme d’ajustement budgétaire sur trois ans. «Le gouvernement sera plus ambitieux que les objectifs dévoilés précédemment dans la mise en œuvre du processus d’ajustement afin de se protéger contre d’éventuels développements adverses à l’étranger et sur son sol», souligne le document. Lisbonne a ainsi promis des efforts structurels supplémentaires afin de «restaurer la confiance internationale dans l'économie nationale».

Plus prosaïquement, Lisbonne doit accélérer le rythme et l’intensité des réformes car les chiffres provisoires du premier trimestre font état d’efforts insuffisants en matière de contraction des dépenses, expliquent deux sources proches du gouvernement citées par Dow Jones. Dans le cadre du plan d’aide de 78 milliards d’euros conclu auprès du Fonds monétaire international et de l’Union européenne, le Portugal s’est fixé des objectifs particulièrement relevés: un déficit limité à 5,9% du PIB cette année, à 4,5% l’an prochain et à 3% en 2013. L’an dernier, il avait dépassé la barre des 10%.

Pour tendre vers ces objectifs, l’Etat portugais a déjà fait connaître un certain nombre de mesures. Il compte céder d’ici la fin de l’année ses participations dans Energias de Portugal (EdP), le premier énergéticien du pays, et dans l’exploitant du réseau d’électricité REN. Il prévoit en outre, à un horizon temporel non déterminé, de se séparer de l’activité d’assurance de Caixa Geral Depositos, de la compagnie aérienne TAP, d’une des chaînes de télévision du diffuseur RTP et de sa participation dans l’agence de presse Lusa. Le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Madrid et Lisbonne va être suspendu.

Le programme comprend par ailleurs une cure d’amaigrissement de la fonction publique. L’administration centrale va réduire ses effectifs salariés de 1% par an, alors que les gouvernements locaux et régionaux iront deux fois plus vite. Le précédent gouvernement, dirigé par le socialiste José Socrates, avait déjà annoncé le gel des salaires des fonctionnaires jusqu’en 2013. Enfin, la TVA sur certains produits va être relevée, tandis que les contributions sociales et patronales seront réduites.

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