
L’incertitude freine les investissements en Europe

Les entreprises européennes sont de plus en plus pessimistes quant aux perspectives», a expliqué Debora Revoltella, directrice des analyses économiques à la Banque européenne d’investissement (BEI) en présentant hier, à l’occasion d’une conférence pour les médias, son rapport sur l’investissement dans l’Union européenne (UE) en 2019. S’il s’est redressé depuis la crise, représentant désormais 21,5% du PIB de l’UE et 0,5 point de pourcentage de plus que sa moyenne de long terme, les 12.500 entreprises interrogées prévoient de diminuer ce poste en 2020, pour la première fois en quatre ans, et sont ainsi plus pessimistes que leurs homologues américaines. «Le ‘retour à la moyenne’ ne concerne pas encore la région Sud, à la différence de la ‘macro-région’ Nord-Ouest et même du Centre-Est», précise l’économiste.
Le sentiment des entreprises continue à diminuer sur le plan politique et réglementaire, et chute, en particulier en Allemagne, sur le plan économique et des perspectives sectorielles : «Cela laisse présager d’un climat d’investissement plutôt fragile à l’avenir, freinant les nouvelles créations d’entreprises et les nouveaux projets», note Debora Revoltella, ce qui commence à se refléter dans les hésitations des investisseurs. Parmi les freins à l’investissement, les entreprises évoquent en premier la difficulté de trouver des personnes qualifiées, devant l’incertitude, la régulation, le coût de l’énergie, la demande, les infrastructures et les financements.
Les investissements en infrastructures sont restés bloqués à 1,6% du PIB en 2019, un plus bas de quinze ans, et devraient passer de 2% à 3% du PIB dans les énergies nouvelles et infrastructures neutres en CO2 pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat en 2050. Ceux dans la R&D liée à la transition climatique restent inférieurs à ceux des États-Unis (12 milliards d’euros en 2018), et même de la Chine (8,3 milliards) depuis l’an dernier.
Retard accumulé en R&D
L’Europe ne parvient pas à combler son retard plus général en investissements R&D, dans les nouveaux secteurs, ce qui explique le moindre nombre de nouvelles grandes entreprises, et dans les nouvelles technologies digitales pour les PME anciennes.
Le rapport, dont une partie sur les transformations en cours montre aussi les inégalités croissantes et la «panne» de l’ascenseur social, rappelle l’importance également exprimée par de nombreux décideurs politiques de profiter des taux bas pour augmenter l’investissement public et mobiliser dans son sillage l’investissement privé.
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Etats-Unis : Donald Trump annonce l'arrestation de l'assassin présumé de Charlie Kirk
Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse