
L’évolution erratique du prix du sucre reste dictée par des facteurs fondamentaux
Afin de prévenir toute volatilité instantanée excessive des contrats à terme sur le sucre, l’IntercontinentalExchange (ICE) a indiqué la semaine passée qu’il annulerait tous les ordres s’inscrivant «en dehors d’une fourchette de prix acceptable». L’ICE réfléchirait en outre à la mise en œuvre de «coupe-circuits», actifs sur les marchés d’autres matières premières et destinés à interrompre les transactions en cas de variation importante des prix.
Certes les prix mondiaux du sucre comme ceux de nombre de matières premières agricoles ont récemment flambé. Et pour le sucre au moins, les cours devraient rester solides ces prochains mois. Mais face à la vindicte de l’opinion dénonçant les effets dévastateurs de la spéculation, force est de constater que les éléments fondamentaux prennent le dessus et plaident pour la poursuite de la tendance, même assagie. Les mesures prises par les marchés comme l’ICE pourront limiter les fluctuations à court terme des prix, sans en modifier la pente structurelle.
Bruxelles a apporté la semaine dernière une contribution concrète à la volonté commune d’apaisement des prix, la Commission européenne approuvant la mise sur le marché de 500.000 tonnes de sucre de production européenne hors quotas ainsi que celle de 300.000 tonnes de sucre importé sans droits de douane. Une «bonne nouvelle… suffisante pour l’instant» selon Francisco Avillez, le président de l’association portugaise des raffineurs.
Typiquement, la demande de sucre dépasse l’offre. Plus précisément, comme le souligne Narendra Murkumbi, le directeur général du plus important raffineur indien, Shree Renuka Sugars, la croissance de la première dépasse celle de la seconde. Voilà bien aux yeux du dirigeant le «problème structurel». Il estime toutefois que le prix du sucre brut devrait se cantonner cette année dans une fourchette de 25 à 30 cents la livre sur l’ICE. Un niveau qui contraint selon lui certains raffineurs à réduire leurs capacités du fait d’une rentabilité en berne, ce qui ne manquera pas d’entraîner des pénuries de produit fini au second semestre.
Dans ce contexte, la spéculation amplifie les mouvements haussiers ou baissiers. Mais si les positions des hedge funds sont encore importantes, les «opportunités» ont désormais déserté les marchés des matières premières agricoles, vers le pétrole ou l’or.
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris reste prudente dans l’attente d’une baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine. L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine «sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes», résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, «le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient» et «cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux», marquant «un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed», estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est «pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme» des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italien Sur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, «au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40. Euronext CAC40 © Agence France-Presse