Les turbulences sur les marchés accroissent les difficultés propres à l'économie chinoise

Alors que l’inflation continue de galoper dans le pays, le Premier ministre chinois appelle à une coordination des politiques économiques mondiales
Olivier Pinaud

Pékin s’inquiète ouvertement des conséquences du tumulte économique actuel. «Les pays concernés doivent adopter des politiques monétaires et budgétaires concrètes et responsables afin de réduire leur déficit et de résoudre leur problème de dette, pour permettre un fonctionnement stable et sûr du marché des investissements et pour maintenir la confiance des investisseurs dans le monde», a réclamé hier Wen Jiabao, le Premier ministre chinois. «La communauté internationale doit renforcer sa communication et sa coordination des politiques macroéconomiques», exhorte-t-il.

Si des contacts téléphoniques ont eu lieu ces derniers jours entre les autorités chinoises et américaines notamment, il s’agit de la première déclaration publique du dirigeant sur la crise. Un signe de la préoccupation de Pékin. «La crise sur les marchés et la baisse attendue de la demande extérieure font peser un risque sur nos prévisions de croissance de 9,3% et de 8,7% de l’économie chinoise pour 2011 et 2012», appuie Barclays Capital.

Le désordre actuel intervient en effet à un moment compliqué pour le pays. Malgré trois relèvements des taux depuis le début de l’année, la Banque populaire de Chine peine à maîtriser l’inflation dans le pays. Les prix de détail ont encore augmenté de 6,5% en rythme annuel en juillet, au-dessus du consensus (6,3%) et au-delà du chiffre de juin (6,4%). L’inflation annuelle dépassera la limite de 4% fixée par les autorités pour 2011. Du coup, en théorie, la banque centrale chinoise devrait être contrainte de resserrer une nouvelle fois sa politique monétaire dans le courant du troisième trimestre. Une action qui aiderait à un atterrissage en douceur de l’économie chinoise mais qui priverait les économies occidentales d’un moteur aujourd’hui encore indispensable.

Les tumultes actuels pourraient donc inciter Pékin à modérer sa politique. L’inflation de juillet «est le type de chiffre qui peut pousser la Banque populaire de Chine à relever ses taux. Mais compte tenu de la crise actuelle sur les marchés, nous nous attendons à ce qu’elle reporte sa décision», indique l’économiste de la Société Générale à Hong Kong. Le pic d’inflation a semble-t-il été atteint en juillet. Car la forte contraction du cours des matières premières ces derniers jours pourrait contribuer à détendre un peu plus les prix dans les prochains mois.

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