
Les rapatriements de capitaux au Japon renforceront le yen face au dollar

Après le tremblement de terre et les tsunamis au Japon, le yen est soumis à des forces contradictoires. Après une première réaction négative face au dollar, la devise japonaise s’est réappréciée, le dollar/yen passant, entre vendredi et lundi, de 83,30 à 80,62. L’injection de 15.000 milliards de yens par la Banque du Japon (BoJ) a permis hier de faire remonter la parité à 82,45.
«Comme c’est arrivé lors de crises passées, le rapatriement de capitaux peut causer une nette appréciation du yen», note SG CIB. D’après Citi, le Japon a des actifs à l’étranger pouvant être rapatriés pour financer la reconstruction, période qui serait celle d’un rebond de la croissance et soutiendrait le yen. A une limite près cependant à moyen terme: «les entreprises peuvent décider de reconstruire ailleurs qu’au Japon. La force du yen les a déjà amenées à délocaliser. Maintenant qu’il y a une capacité supplémentaire à remplacer, l’expansion des flux directs d’investissements vers l'étranger pourrait s’accélérer», nuance Citi.
Le rapatriement de capitaux japonais devrait largement compenser les sorties des capitaux étrangers positionnés sur les actions et actifs japonais déclenchées depuis la catastrophe. Relevant que les étrangers ont été acheteurs d’actions japonaises depuis deux ans à hauteur de 824 milliards de yens (10 milliards de dollars), Crédit Agricole CIB note que la hausse du yen s’explique par les anticipations de rapatriement des flux par les sociétés d’assurance vie japonaises, qui devront liquider leurs actifs à l’étranger pour assurer leurs paiements au Japon. D’après la banque, le potentiel est énorme vu que le pays détient près de 6.800 milliards de dollars à l’étranger, à rapporter aux premières estimations des pertes assurées, qui s’élèveraient jusqu’à 35 milliards.
Même si la dégradation de la situation budgétaire du Japon défavorise le yen, Nomura voit ces mouvements de flux favoriser temporairement la devise. La banque nippone évoque le risque que le dollar/yen casse le plancher des 80. Et dans ce cas, le spectre d’une nouvelle intervention de la BoJ sur les changes pourrait clairement ressurgir. Le 8 mars, les positions nettes spéculatives étaient encore acheteuses de yen contre dollar avec 16.656 contrats, contre 41.274 une semaine plus tôt.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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