Les marchés saluent le retrait de Larry Summers de la course à la Fed

L’ancien conseiller de Barack Obama était vu comme un faucon et sa nomination promettait d'être difficile à faire accepter par les sénateurs démocrates
Solenn Poullennec

Les marchés d’actifs risqués ont salué le retrait de la course à la présidence de la Fed de Larry Summers. L’ancien conseiller du président américain Barack Obama était perçu comme un «faucon», plutôt sceptique vis-à-vis du programme d’assouplissement quantitatif de la banque centrale. Cet abandon laisse la voie ouverte à la nomination de Janet Yellen, actuelle vice-présidente du conseil des gouverneurs ou encore de Donald Kohn, qui a fait toute sa carrière à la Fed.

Hier, la plupart des Bourses mondiales étaient dans le vert, ne serait-ce que légèrement. La certitude que Lawrence Summers ne remplacera pas Ben Bernanke à la fin de son mandat en janvier prochain s’est aussi ressentie sur les marchés obligataires. Les taux américains à 10 et 5 ans se détendaient respectivement de 9,9 et 12,7 points de base à 2,78% et 1,56% hier. Quant au dollar, il s’affaiblissait face à toutes les grandes devises. Hier, la parité dollar/euro était à 0,74.

«Le départ [de Summers] va aider à soutenir les actifs risqués et plafonner les rendements des obligations américaines», écrivait la recherche de Crédit Agricole CIB hier matin. «A la marge, le marché devrait regarder ce départ comme un facteur de prolongation de la politique non orthodoxe, notamment parce qu’il place Janet Yellen, perçue comme plus ‘colombe’, en tête des favoris pour le poste» [de président de la Fed], réagissaient les stratégistes de Deutsche Bank.

La candidature de Larry Summers risquait de se traduire par une hausse de la volatilité et des taux d’intérêts et in fine par une moindre reprise économique, mettait en garde la recherche de BNP Paribas CIB la semaine dernière. Elle menaçait aussi «d’apporter beaucoup d’incertitudes sur la politique monétaire», compte tenu de l’opposition à Larry Summers qui montait au Sénat. Plusieurs élus démocrates reprochaient en effet à celui qui était vu comme le candidat d’Obama d'être trop indulgent en matière de régulation financière.

La fin du débat autour de la potentielle nomination de Larry Summers ne change pas pour autant les prévisions des économistes. La plupart s’attendent toujours à ce que la Fed décide de diminuer ses achats mensuels de titres lors de la réunion d’aujourd’hui et demain. Au-delà, les économistes s’intéresseront aux propos de Ben Bernanke sur la politique d’orientation des anticipations de la Fed (forward guidance) alors que la banque centrale doit revoir ses prévisions économiques jusqu’à 2016.

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