Les investisseurs veulent contribuer au succès des plates-formes obligataires à Paris

Ils ne transmettront les ordres de vente qu’aux intermédiaires ayant intégré dans leurs offres la possibilité de passer par une place de marché
Violaine Le Gall

A quelques jours du lancement des premières plates-formes de négociation obligataires, Paris Europlace a réuni vendredi dernier tous les participants à ce projet. Côté fournisseurs, Galaxy, le système de Trading Access, sera lancé le 4 juillet. BondMatch, créé par Nyse Euronext, sera disponible à partir du 11 juillet. Enfin, MTS Credit, de l’opérateur MTS, sera opérationnel en octobre. Les prochains mois seront décisifs pour les trois groupes.

«Nous allons bientôt passer de la théorie à la réalité», résume Gabriele Frediani, directeur des ventes de MTS Group. «Après la mise en place de l’architecture technique, des questions se posent. Existe-t-il assez d’intérêt chez les sell-side et buy-side? Comment va se passer l’intégration de la plate-forme chez les utilisateurs?», s’interroge Philippe Buhannic, président de Trading Screen.

Les investisseurs institutionnels entendent en tout cas favoriser l’utilisation des plates-formes. Une fois en place, «nous ne passerons plus d’ordres de vente aux intermédiaires qui ne proposeront que du gré à gré, prévient Etienne Stofer, directeur de la Caisse de retraite des personnels navigants (CRPN) et membre de l’AF2I, l’association française des investisseurs institutionnels. Ils devront être présents sur au moins l’une des plates-formes. Pour les ordres d’achats, nous aurons les mêmes exigences dans quelques mois».

Les émetteurs voient aussi des avantages au développement des plates-formes. «Nous espérons obtenir une valorisation plus fiable de notre courbe, explique Jean-Michel Thibaud, directeur du financement et de la trésorerie de France Télécom. Il est déjà arrivé que les banques nous fournissent le même jour des taux avec des écarts allant jusqu'à 20 points de base. Les plates-formes, grâce à leur liquidité, nous permettront aussi de placer plus aisément notre cash excédentaire dans nos propres titres».

Dans quelques jours, le souhait de Christine Lagarde de voir émerger une plate-forme obligataire sera réalisé. En janvier 2010, la ministre des Finances avait aussi obtenu l’engagement de 24 grands groupes français d'émettre depuis Paris 50 % de leurs émissions en euros en 2011, le reste l'étant au Luxembourg. L’objectif n’est pas encore atteint. En janvier dernier, 42 % des émissions obligataires des émetteurs français libellées en euro ont été réalisées à Paris, contre 22 % en janvier 2010.

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