
Les investisseurs hésitent à franchir le pont entre Shanghai et Hong-Kong
Le «Shanghai-Hong-Kong Stock Connect» a connu un démarrage timide. Lundi dernier, jour de son lancement officiel, le quota d’investissements quotidiens autorisés de Hong Kong vers les actions A des indices SSE 180 et SSE 380 («Northbound») de 13 milliards de yuans a été consommé dès la mi-séance, avec 7 milliards placés avant l’ouverture. L’utilisation du quota est ensuite tombée à 37% mardi, 20% mercredi, 17,5% jeudi et 18% vendredi, avec le recul des ordres d’achats, explique Hervé Lievore, stratégiste chez HSBC Global AM à Hong-Kong.
Les investissements chinois vers Hong-Kong («Southbound») ont connu la même tendance mais dans des niveaux nettement plus faibles. Sur la semaine, 36% du quota sur les actions A ont été utilisés et 6% sur les actions H de l’indice Hang Seng. Au total, 26,5 milliards de yuans sur 117,5 milliards de quotas (22,5%) ont été consommés. Cette faiblesse du «canal sud» s’explique par «un manque de participation des investisseurs institutionnels, un temps d’adaptation étant nécessaire pour déployer de nouveaux produits», explique HSBC.
Le Hang Seng cédait 2,7% et l’indice composite de Shanghai est resté stable la semaine dernière. «Les fonds les plus pointus présents sur le marché hongkongais ont pu se positionner immédiatement, alors que les autres sont plutôt en position d’attente», explique Stéphanie Marelle, directrice de BNP Paribas Securities Services à Hong-Kong. D’autant que les règles de livraison sont contraignantes pour la plupart des acteurs, exposés à des risques de contrepartie.
«La Chine passe d’un système de quota par institution à un système attribué par marché, ce qui constitue une petite révolution», ajoute Stéphanie Marelle. Cette ouverture intervient quelques mois avant que le MSCI ne réétudie une possible inclusion des actions A dans son indice «Emergents». Si tel était le cas, «les investisseurs internationaux devront reconsidérer leur exposition à la Chine dans leur allocation d’actifs», estime Aurel BGC.
La perspective d’une intégration dans le «Stock Connect» de l’indice de Shenzhen, plus ouvert aux sociétés privées, et en hausse de 29% sur 2014 contre 17,5% et 0,5% pour le Shanghai et Hang Seng, pourrait être décisive. En outre, Pékin s’est lancé dans vaste projet de réforme des entreprises d’Etat visant à les rapprocher des standards du secteur privé, notamment en termes de transparence, et réduit progressivement son poids dans les groupes cotés.
Plus d'articles du même thème
-
Santos pâtit de l’échec de sa reprise par le groupe émirati Adnoc
L’action du producteur gazier australien a clôturé la séance de jeudi en recul de près de 12% avec le retour de l’incertitude sur son avenir à moyen terme. -
Roche se renforce dans l’obésité avec le rachat de 89bio pour 2 milliards d’euros
En fonction des succès de commercialisation de la pegozafermine, développée par la biotech américaine pour le traitement de la « maladie du foie gras », les actionnaires de 89bio pourraient toucher 1 milliard d’euros supplémentaires sous forme de certificat de valeur conditionnelle (CVR). -
La France domine le crowdfunding immobilier européen
Avec 6 milliards d’euros collectés en une dizaine d’années, le marché hexagonal dépasse ses voisins anglais et allemands, mais reste loin des Etats-Unis, pionniers du secteur. Confrontés à des perturbations importantes depuis deux ans, l’ensemble des acteurs prennent le pli de la diversification.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Eramet subit deux revers en Indonésie
- Jean-Baptiste Tricot (Axa) : « Nous continuerons à travailler avec Axa IM dans les mêmes conditions »
- Le fonds de pension néerlandais PFZW poursuit la rotation drastique de ses gérants
- CNP Assurances pourrait céder trois immeubles dans le centre de Paris
Contenu de nos partenaires
-
Cuba face à l’explosion du «quimico», la drogue synthétique qui transforme les jeunes Cubains en «zombies»
La Havane - En plein jour, un jeune homme marche dans un parc de La Havane tel un zombie. Erratique, il traîne des pieds, le regard perdu sous l’effet du «quimico», une drogue synthétique qui suscite l’inquiétude à Cuba. Dans un pays habitué à de faibles niveaux de toxicomanie, la consommation de cette drogue très addictive, moins chère et plus puissante que la marijuana, s’est répandue ces dernières années dans la capitale et jusqu’en province. Il y a encore trois mois, Josué Angel Espinosa, 21 ans, était totalement accro: «je ne pouvais pas manger un repas sans en consommer». Il devait fumer jusqu'à 15 cigarettes imprégnées de «quimico» (produit chimique, en français) pour pouvoir s’endormir, raconte-t-il à l’AFP. Il fait partie des cinq Cubains qui suivent une cure de désintoxication dans un centre d’accueil pour toxicomanes fondé il y a un an par le pasteur évangélique Rotyam Castro, 36 ans, dans la périphérie de la capitale. Il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de consommateurs, mais le prédicateur estime que «la situation est devenue incontrôlable». «J’ai rencontré des jeunes (toxicomanes) dans la rue, dans le milieu interlope», mais aussi «des artistes, des musiciens, des professionnels» accros à cette drogue, énumère-t-il. Pour lui, l’essor récent de cette drogue de synthèse chez les jeunes s’explique autant par la profonde crise économique que traverse l'île communiste de 9,7 millions d’habitants que par son caractère addictif et son faible coût. Une dose peut coûter 100 pesos (environ 25 centimes de dollar), soit trois fois moins que le paquet de cigarettes le moins cher vendu sur l'île. Cette drogue est un cocktail élaboré à partir de «carbamazépine, benzodiazépine, phénobarbital» qui sont des médicaments psychotropes, «des anesthésiques pour animaux et même du formol, du fentanyl», a expliqué à la télévision cubaine Héctor Ernesto Gonzalez, expert militaire dans la lutte antidrogue du ministère de l’Intérieur. Les préparateurs clandestins de cette drogue la diluent et utilisent un spray pour imprégner des herbes aromatiques et un petit bout de papier, qui servent par la suite à confectionner un joint, d’où les noms de «quimico» ou de «papelito» (bout de papier) donnés à cette drogue. «Rigidité musculaire» «Je consommais beaucoup» cette drogue, raconte Gabriel Chéscoles, un plombier de 30 ans, qui est arrivé au centre de désintoxication «détruit», les cheveux longs, mal rasé et malodorant. Désormais plus apaisé, il décrit avec des gestes comment le «quimico» est roulé dans du papier à cigarette et comment le «papelito», également imprégné de substances addictives, est placé à son extrémité pour accentuer l’inhalation de la drogue. L’effet d’une dose est «entre 50 et 100 fois supérieur à celui du tétrahydrocannabinol (THC)», le principal composant psychoactif du cannabis, selon l’expert militaire. Sur des vidéos qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, de jeunes Cubains sont vus en train d’errer dans les rues, désorientés, parlant tout seuls, le regard perdu. Certains s’effondrent ou convulsent après une overdose. Les symptômes vont de l’euphorie à la somnolence, en passant par les nausées, les convulsions, la tachycardie, l’hypertension, voire des arythmies graves et un manque de coordination dans les mouvements, a détaillé à la presse officielle Elizabeth Céspedes, directrice du Centre de désintoxication des adolescents du ministère de la Santé. «D’où les positions contractées dues à la rigidité musculaire et la démarche de type zombie», explique la spécialiste. Cuisinier, Luis Yankiel Zambrano, 33 ans, était «esclave» de la drogue depuis dix ans lorsque sa famille a fait appel au centre de désintoxication. «Dernièrement, je pleurais et disais à ma mère que je ne pouvais plus continuer comme ça», explique-t-il. Face à cette situation alarmante, les autorités ont durci les sanctions contre les trafiquants et ont lancé en décembre une campagne de prévention dans les quartiers considérés comme à risque. L’AFP a demandé aux autorités un accès à un «barriodebate», une activité de quartier destinée à prévenir le phénomène, mais n’a pas reçu d’autorisation. Dans le centre d’accueil gratuit, le processus de désintoxication se déroule sans médicaments, entre psaumes et prières, cours de comportement et travail collectif. Après trois mois, Josué Angel Espinosa et Luis Yankiel Zambrano rêvent d’ouvrir leur entreprise pour subvenir à leurs besoins et soutenir le centre qui les a sortis de la drogue. Gabriel Chéscoles reconnaît qu’il n’est pas encore prêt, mais se réjouit des progrès accomplis: «Ma mère a changé d’attitude, mon père me soutient. J’ai retrouvé la confiance et l’affection de tous». Rigoberto DIAZ © Agence France-Presse -
Chamboule-tout
Au Cambodge, les cartes de la diplomatie rebattues par le conflit avec la Thaïlande
Alors que Phnom Penh cherche à rééquilibrer sa politique étrangère, les tensions frontalières avec Bangkok ont donné un coup de fouet à son rapprochement avec les Etats-Unis -
Le cercle des initiés
Bourse : le coup de canif de Trump à la transparence des entreprises– par Alexandre Garabedian
L’Agefi et l’Opinion passent toutes les semaines au laser des entreprises ou des secteurs qui ont fait l’actualité