
Les indicateurs de croissance promus par le G20 poussent les pays émergents à s’unir
Avant même d’avoir débuté, le prochain sommet du G20 Finances, qui se tiendra à Paris mi-février, laisse déjà éclater des notes discordantes. Les poids lourds des économies émergentes - Brésil, Russie, Inde et Chine - ont décidé de tenir leur propre réunion dans un palace parisien. Un moyen de peser de tout leur poids sur l’agenda bâti par la présidence française du G20. Dans le collimateur des Bric : la fameuse liste des indicateurs de croissance (commerce extérieur, dette publique, déséquilibre des comptes courants) évoquée lors du G20 de Séoul en novembre dernier.
L’idée soumise par le secrétaire d’Etat américain au Trésor Timothy Geithner d’une limitation des excédents ou déficits courants à 4% du PIB n’ayant pas été retenue, sous la pression de Berlin notamment, c’est une surveillance des politiques macroéconomiques qui a été mise sur pied. «En 2011, les pays du G20 devront trouver un étalon commun de mesure des déséquilibres mondiaux, appelé «lignes directrices», afin d’identifier avec plus de précisions les déséquilibres insoutenables», écrivait récemment la présidence française du G20. Cette surveillance doit déboucher avant fin 2011 sur des recommandations visant à adapter les politiques économiques sous la houlette du Fonds monétaire international.
Pour les locomotives de la croissance mondiale, cette politique est de nature à entraver leur modèle de développement. Elle risque par ailleur d’avoir des répercussions sur leurs devises, un sujet hautement sensible en Chine ou au Brésil. A moins de deux semaines du G20 Finances, les Etats-Unis viennent toutefois d’opérer un rapprochement avec le Brésil sur ce thème.
«A mesure que les pays dotés d’importantes réserves renforceront leur consommation intérieure, ouvriront leur marché de capitaux et permettront à leur monnaie de refléter les fondamentaux, nous verrons davantage d'équilibre dans les flux de capitaux, moins de pression haussière sur la devise brésilienne et une croissance plus solide des exportations du Brésil», a déclaré hier Timothy Geithner, en déplacement à Sao Paulo. Une référence à peine voilée à la Chine. L’alliance Washington-Brasilia pourrait par ailleur se renforcer en opposition à la régulation du marché des matières premières que Paris entend défendre.
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Gaza : l'armée israélienne ouvre un nouvel axe d’évacuation alors que l’offensive s’intensifie
Gaza - L’armée israélienne a annoncé mercredi l’ouverture, temporaire, d’un nouvel axe pour accélérer la fuite des habitants de Gaza-ville vers le sud, au lendemain du lancement d’une offensive militaire majeure destinée à anéantir le Hamas dans cette zone. «Pour faciliter le déplacement vers le sud, une voie de passage temporaire est ouverte via la rue Salaheddine», a annoncé l’armée dans un message de son porte-parole arabophone, le colonel Avichay Adraee sur les réseaux sociaux. L’armée israélienne, qui multiplie les appels à évacuer Gaza-ville, avait jusque-là conseillé aux habitants de fuir par la route côtière vers ce qu’elle a défini elle-même comme une zone humanitaire plus au sud, englobant notamment une partie de la région d’Al-Mawasi. La route Salaheddine coupe la bande de Gaza en son milieu du nord au sud parallèlement à la côte méditerranéenne. L’itinéraire d'évacuation «sera ouvert pendant 48 heures seulement», à partir de mercredi midi (09h00 GMT), a néanmoins prévenu le colonel Adraee. L’ONU estimait fin août à environ un million d’habitants le nombre de Palestiniens dans Gaza-ville et ses environs. Ces derniers jours, des journalistes de l’AFP ont observé un nouvel exode de Gaza-ville vers le sud, mais l’armée israélienne estime encore mercredi matin que seules «plus de 350.000" personnes ont fui vers le sud. Des dizaines de Palestiniens interrogés dans la ville de Gaza par l’AFP depuis plusieurs semaines ne cessent de répéter qu’il n’y «a aucun endroit sûr» où aller dans la bande de Gaza et qu’ils préfèrent encore mourir sur place plutôt que d'être déplacés une énième fois. L’armée israélienne a annoncé mardi avoir lancé une offensive terrestre majeure à Gaza-ville visant à expugner le Hamas d’un de ses derniers grands bastions dans la bande de Gaza, territoire dévasté par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël. «Défaite définitive» L’offensive sur Gaza-ville, annoncée depuis la mi-août et pour laquelle l’armée israélienne a rappelé des dizaines de milliers de réservistes, est largement condamnée à l'étranger. Israël semble «déterminé à aller jusqu’au bout», a jugé mardi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, déplorant une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable» à Gaza. De nombreux pays, mais aussi une part importante de la société israélienne, accusent le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de fuite en avant, surtout après l’attaque israélienne du 9 septembre ayant visé une réunion de dirigeants du Hamas à Doha, alors que les Etats-Unis tentaient de pousser à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza. Israël a annoncé l’extension de ses opérations militaires à Gaza-ville juste après le départ du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, qui a promis lors d’une visite à Jérusalem le «soutien indéfectible» de Washington à son allié israélien pour éliminer le Hamas. «Notre objectif est d’intensifier les frappes contre le Hamas jusqu'à sa défaite définitive», a affirmé mardi le chef d'état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Depuis lors, plus de 54.864 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza placé sous l’autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais indique que plus de la moitié des morts sont des femmes ou des mineurs. La guerre a entraîné une catastrophe humanitaire majeure pour les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza. L’ONU a déclaré la famine dans certaines zones du territoire en août, et mis en garde contre une extension géographique du phénomène d’ici à la fin du mois de septembre, ce qu’Israël qualifie de «mensonges». l'équipe de l’AFP dans la bande de Gaza © Agence France-Presse