Les incidents techniques de Nyse Euronext pèsent sur ses parts de marché

L’opérateur historique a rencontré les 20, 21 et 27 juin des retards ou des suspensions de cotation sur un très large panel d’actifs cotés
Tan Le Quang

Une série d’incidents a terni ces derniers jours l’image des Bourses et des plates-formes. Chi-X a subi des pannes techniques allant de 15 à 30 minutes le 23 mai et les 13 et 15 juin. Une première en quatre ans pour le MTF. Le 20 juin, Nyse Euronext, lui, a connu des problèmes techniques liés au lancement d’applications logicielles pour ses marchés actions, obligations et ETF, repoussant à 10 heures l’ouverture des échanges. Le lendemain, le groupe subissait un autre incident, consécutif au retard de la veille. L’opérateur a constaté une hausse des latences et des instabilités au sein de son architecture de négociations, affectant 14 groupes de trading en actions et obligations et 7 autres sur les ETP.

Ces dysfonctionnements ont touché les marchés français, belge, néerlandais et portugais. L’opérateur a dû procéder à des changements d’architecture de réseau : utilisation d’un circuit de connexion alternatif, remplacements de matériel informatique. Enfin, le 27 juin, Nyse Euronext, à la suite des difficultés techniques, a suspendu pendant presqu’une heure l’unité de trading accueillant le CAC40 tandis que l’un de ses services dédiés à la clientèle a été désactivé. Sur les trois journées, divers produits dérivés (warrants, certificats, indices, futures) cotés sur Nyse Liffe ont été affectés.

«Chaque incident chez Chi-X et Nyse Euronext a sa propre cause, mais les vrais motifs sont à chercher du côté des conséquences de la lutte technologique, explique Pablo Garmon, Europe business development manager chez Tag Audit, car cela donne lieu à plus de prise de risques et donne des plates-formes plus complexes à maintenir dans un contexte de course à la vitesse (latence en microsecondes) et à la puissance (milliers de transactions par seconde).» En février, Nyse Euronext et le LSE avaient déjà rencontré ce genre d’incidents.

L’expert ajoute qu’en plus de la mauvaise image, la perte de part de marché est une conséquence importante en cette période de fusions et de concurrence acharnée. La part de Chi-X, sur les 5 jours précédents les incidents du 13 mai, était de l’ordre de 17%, selon TAG Audit. Les 13 et 15 juin, elle a été ramenée à 13,9% et 15,5%. Avoisinant les 17%, la part de marché des 4 segments Euronext est tombée le 20 juin à 15,6%. Elle est ressortie à 15,9% le 21 juin, contre 16,5% le 27 juin. Celle sur le CAC40 est passée la première heure de 69% à 63%.

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