Les ETN se retrouvent dans le collimateur des régulateurs américains

La Finra et le régulateur du Massachusetts se penchent sur les exchange traded notes après les déboires liés à un produit de Credit Suisse
Virginie Deneuville

Les exchange traded notes (ETN), produits de dette reposant sur des dérivés, se retrouvent dans le viseur de plusieurs régulateurs américains, suite aux déboires rencontrés par les investisseurs sur un produit de Credit Suisse. La Finra (Financial industry regulatory authority), le régulateur du secteur financier américain, «se penche sur l’activité de trading et les événements» liés à la chute de cet ETN à effet de levier axé sur la volatilité, a indiqué une porte-parole à l’agence Reuters.

Après avoir atteint un pic de 89% par rapport à l’indice sous-jacent le 21 mars, le VelocityShares ETN de Credit Suisse, qui a décidé de recommencer à émettre des parts, a chuté de plus de 50% en deux jours et a occasionné quelque 340 millions de dollars de perte (255 millions d’euros).

Le régulateur du Massachusetts a par ailleurs demandé des informations à Credit Suisse, la banque ayant jusqu’au 5 avril pour répondre à une série de question. La banque suisse a indiqué «collaborer avec les autorités», selon un porte-parole.

Cette affaire intervient dans un contexte de craintes plus larges sur les ETP (exchange traded products), axés sur la volatilité. Selon le Financial Times, le fort succès de ces produits, outils implicites de mesure de la volatilité, risquerait d’envoyer des messages erronés sur la future orientation des marchés. Les effets pourraient dès lors se reporter sur d’autres marchés. «Le marché des futures sur la volatilité peut être facilement biaisé par un ou deux gros fonds», relève un professionnel. Aux yeux des traders de volatilité, le plus gros risque serait que les déséquilibres sur les futures de volatilité affectent le marché des options du S&P, utilisé par les institutionnels mais également les particuliers pour se couvrir du risque.

Parmi les investisseurs échaudés par les pertes enregistrées par le VelocityShares ETN de Credit Suisse, figuraient des particuliers. Alors que les ETN se révèlent par définition risqués, ils peuvent faire l’objet d’un amalgame avec les ETF (exchange traded funds), plus sécurisés. Face à un marché des ETN s’élevant à quelque 18 milliards de dollars (contre 1.200 milliards pour les ETF), «les particuliers doivent être informés des risques encourus», estime un professionnel.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...