
Les banques européennes multiplient les recours aux émissions de «Cocos»
L’appétit pour les obligations contingentes convertibles («Cocos») ne se dément pas. Après RBS en début de semaine dernière, c’est la Société Générale qui a émis vendredi pour un milliard d’euros d’obligations additional tier 1 (AT1) de maturité perpétuelle avec un seuil de déclenchement minimum à 5,125% et un coupon payé de 6,75%. Selon les règles Bâle 3, le ratio de fonds propres CET1 de la banque française était de 10% fin 2013 pour un ratio de levier de 3,5%. Une opération précédée par celle d’UniCredit pour un montant de 1,25 milliard de dollars qui a offert un coupon de 8% correspondant à une marge de 518 pb au-dessus du taux mid-swap.
RBS estime le montant des émissions de «CoCos» à 15 milliards d’euros depuis le début de l’année, ce qui porte l’encours de titres à environ 75 milliards. Un montant qui pourrait dépasser le seuil des 100 milliards cette année, alors que les stratégistes de Natixis prévoient 22 milliards d’émissions sur 2013. Le Crédit Agricole a en outre entamé une tournée des investisseurs la semaine dernière pour une nouvelle émission de titres AT1, après celle de 1,75 milliard de dollars réalisée en janvier qui traitait hier à un rendement de 7,07%.
Parallèlement, le Financial Times indique que Deutsche Bank n’attend plus que le feu vert des autorités pour débuter un programme d’émission d’obligations AT1 de 5 milliards d’euros. Deutsche Bank est «l’une des banques qui a les plus forts besoins en termes de capitaux contingents», selon les estimations de RBS. De son côté, HSBC compte réclamer l’autorisation à ses actionnaires lors de son assemblée générale annuelle qui se tiendra le 23 mai pour lancer une émission de «CoCos». L’opération «donnerait à HSBC une plus grande flexibilité pour gérer ses capitaux de la manière la plus efficace et la plus économique, et améliorer ses rendements disponibles pour les actionnaires tout en maintenant la solidité de ses capitaux propres», selon des propos de la banque rapportés par Reuters.
Pourtant, «les investisseurs n’intègrent pas complètement le risque de conversion dans leurs prix, en ne tenant compte que du report de coupon», alerte RBS qui exhorte à une sélection des titres émis par les banques commerciales ayant les résultats les moins volatils. Les premières émissions se sont très bien comportées, avec des rendements allant de 4,3% pour les dettes émises par Rabobank jusqu’à 7,8% pour celles de Banco Popular.
{"title":"","image":"80870»,"legend":"Emissions sur les cr\u00e9dits»,"credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
Iberdrola se renforce dans les réseaux et les renouvelables au Brésil
L’énergéticien espagnol contrôlera 84% de Neoenergia après avoir acquis pour 1,9 milliard d’euros la part de 30,3% détenue par le fonds de pension Previ. -
GTCR poursuit son expansion dans la santé en reprenant Zentiva
La société d’investissement s’apprête à racheter Zentiva au fonds Advent pour une valeur d’environ 4,1 milliards d’euros, rapporte le Financial Times. -
Le repreneur du pionnier des objets connectés Sigfox dans la tourmente
L’opérateur singapourien UnaBiz SAS, repreneur de Sigfox, a demandé son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Toulouse. La décision de ce dernier est imminente. Sigfox avait tenté de créer un réseau bas débit dédié aux objets connectés et avait levé près de 300 millions d'euros de fonds. -
Arkéa et Bpifrance se lancent dans le financement de la défense
Cette nouvelle solution de financement court terme baptisée Avance Défense + aidera à financer et sécuriser la trésorerie des PME et ETI qui conçoivent et produisent des équipements de défense. -
La banque suédoise Noba veut rejoindre la Bourse de Stockholm
Le groupe opérant sous les marques Nordax Bank, Bank Norwegian et Svensk Hypotekspension veut se valoriser 3,2 milliards d’euros à l’occasion d’une introduction au Nasdaq Stockholm. -
BlackLine propose une IA au service des directions financières
L’éditeur lance Verity, suite de solutions intégrant de l'IA agentique qui s’appuie sur la plateforme Studio360.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
En eaux troubles
Pourquoi Emmanuel Macron se trompe de A à Z sur le compte des socialistes
Les stratèges de l’Elysée se fourvoient doublement : sur le degré supposé de fébrilité des députés PS en cas de dissolution et sur l’importance pour Olivier Faure de ne pas se dissocier des écologistes à six mois des municipales. -
En formation
Après les véhicules électriques, la Chine défie l'Europe et les Etats-Unis dans le transport aérien
L'avionneur chinois pourrait prochainement enregistrer sa première commande à l'étranger pour son C919, concurrent direct de l'A320 et du B737 -
Voitures: les constructeurs chinois à l'offensive pour tenter de damer le pion à leurs concurrents européens sur leur propre marché
Munich - Acheter une voiture chinoise sur les Terres de Volkswagen, BMW et Mercedes? «Et pourquoi pas?», sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, déambulant dans la vieille ville de Munich, devenue vitrine géante du salon automobile. Venue de Francfort, elle découvre les plus de 700 exposants, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens, qui tentent de séduire le public avec des modèles high-tech dans toutes les gammes de prix. Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face. D’un côté, le géant chinois BYD, dont les ventes en Europe ont bondi de 250% au premier semestre, expose ses modèles phares, dont l’un, une citadine électrique, se vend à partir de 20.000 euros. De l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, tente de défendre son territoire malgré la chute des livraisons et un plan social historique. Tayo est impressionnée par les finitions des coutures à l’intérieur d’une voiture BYD. Sur la sécurité, aucun doute: «si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes européennes», répond-t-elle sans hésiter. Qualité au «même niveau» Les marques chinoises maîtrisent une grande partie de leur chaîne de valeur, des batteries électriques aux logiciels embarqués. De plus, elles bénéficient d’une main d'œuvre moins chère et d’économies d'échelle grâce au marché chinois gigantesque. Et fini la réputation de la mauvaise qualité. «Ce qui a changé en cinq ans, c’est qu'à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité à bien des égards», résume l’expert du secteur Stefan Bratzel. Pour contenir cette offensive, la Commission européenne a ajouté l’an dernier une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certaines marques chinoises, en plus des 10% de droits de douane existants. Objectifs visés: protéger l’emploi sur le Vieux continent, limiter la dépendance technologique et préserver l’image des constructeurs européens. Mais BYD contournera bientôt la mesure: sa première usine européenne en Hongrie doit démarrer sa production dès cet hiver. Il est encore «trop tôt» pour parler d’invasion, estime M. Bratzel. Les marques chinoises doivent encore établir «une relation de confiance» avec le public européen, développer des réseaux de concessionnaires et de service après-vente, explique-t-il. Des acheteurs potentiels le disent aussi: «Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage va-t-on en cas de problème?», s’interroge Pamina Lohrmann, allemande de 22 ans, devant le stand Volkswagen où est exposé un ancien modèle de l’iconique Polo. «J’ai grandi avec les marques allemandes, elles me parlent plus», confie cette jeune propriétaire d’une Opel décapotable, dont la famille roule plutôt en «BMW, Porsche ou Mercedes». «Image de marque» L’image des véhicules reste un point faible, mais déjà une certaine clientèle, jeune et technophile, se montre plus ouverte. Cette dernière est convoitée par la marque premium XPeng, lancée en Chine en 2014 : «Nous visons la première vague d’enthousiastes de la technologie», explique son président Brian Gu sur le salon. Loin de baisser les bras, les constructeurs allemands continuent de «renforcer leur image de marque européenne» avec «un héritage» échappant encore aux entrants chinois, explique Matthias Schmidt, un autre expert. Volkswagen a ainsi rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme «ID.Polo», attendu en 2026 autour de 25.000 euros, pour capitaliser sur la notoriété de sa citadine. Et les Européens imitent les Chinois sur l’intégration du numérique, comme le nouveau système d’affichage par projecteur de BMW, et dans la course à la recharge rapide. Ils adoptent aussi les batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteuses, et intègrent de plus en plus de pièces standards chinoises, afin de réduire les coûts et de combler l'écart technologique, note M. Schmidt. «Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants», note Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, bravant la pluie sur un stand de BYD, visiblement séduit. Léa PERNELLE © Agence France-Presse