
Les autorités indiennes peinent à enrayer la crise que traverse l'économie
La situation économique en Inde est critique. Hier, les statistiques publiées dans le pays ont montré une chute inattendue de la production industrielle de 2,2% au mois de juin, alors que le consensus tablait sur un recul plus modeste de 1,2%. Un nouveau coup pour l’activité du pays, déjà confronté à une inflation galopante qui a atteint 9,64%, et dont la croissance sera de tout juste de 5,5% pour l’année fiscale, son plus fort ralentissement en une décennie.
Or, la banque centrale (RBI) a reconnu hier qu’elle n’est pas en mesure de donner un coup de pouce à l’économie en réduisant ses taux directeurs, afin de ne pas risquer d’accentuer la chute de la roupie, tombée la semaine dernière à son plus bas niveau historique contre dollar. La devise indienne s’est ainsi dépréciée de 14% depuis mai contre dollar, de 16% contre euro, de 18% contre yen, et même de 5% contre le dollar australien, suite à l’annonce du ralentissement prochain du programme de rachats d’actifs de la Fed. Une situation qui pèse lourdement sur le prix des importations.
Dans ce contexte, le ministre des Finances, Palaniappan Chidambaram, a indiqué hier devant le parlement que des mesures seront prises visant à réduire le déficit des comptes courants du pays à 3,7% du PIB sur l’année fiscale qui s’achève fin mars, après un déficit de 4,8% du PIB l’année précédente. Le gouvernement compte ainsi faciliter la possibilité d’obtenir un prêt à l’étranger, relever le taux de dépôts des Indiens à l’étranger et permettre aux sociétés financières du secteur public d’émettre de la dette pour financer des projets d’infrastructure. Le gouvernement compte également réduire les importations d’or, d’argent, de pétrole et de certains biens non essentiels, qui grèvent le déficit courant.
Des annonces qui n’ont pas réussi à amortir la chute de la roupie qui est revenue à 61,27 contre dollar, proche de son plus bas de 61,30. La RBI a relevé deux de ses taux à court terme le mois dernier pour ralentir la fuite des capitaux hors du pays. Raghuram Rajan, le nouveau gouverneur très attendu de la RBI qui prendra ses fonctions le 4 septembre, pourrait même recourir à des rachats d’obligations étrangères. «Les déficits jumeaux pèsent fortement sur l’économie, et les annonces et la politique monétaire de la RBI ne seront pas suffisantes pour faire rebondir la devise», estime Christian Lawrence, stratégiste chez Rabobank.
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Etats-Unis : Donald Trump annonce l'arrestation de l'assassin présumé de Charlie Kirk
Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse