
Les assurances emprunteurs empoisonnent RBS et Santander

Nouveau rebondissement dans l’affaire des assurances emprunteurs (PPI, Payment Protection Insurance). En fin de semaine dernière, l’autorité de la concurrence britannique, la CMA, a exhorté RBS et Santander à recruter un auditeur indépendant afin de surveiller la gestion du dossier des assurances emprunteurs. Motif : les deux établissements n’ont pas envoyé correctement à leurs clients, voire pas du tout, les relances annuelles sur les assurances emprunteurs qu’ils sont pourtant contraints d’envoyer légalement.
Selon le gendarme, RBS aurait tout simplement échoué à envoyer ces rappels à ses 11.000 clients pendant six ans. De son côté, Santander a également contrevenu à la loi en envoyant des rappels annuels contenant des informations incorrectes à plus de 3.400 clients détenteurs de prêts immobiliers assortis de PPI entre 2012 et 2017. Ce n’est pas la première fois que ces deux établissements se font rappeler à l’ordre : déjà en 2016, la CMA était intervenue pour demander aux deux prêteurs d’améliorer leurs procédures dans ce dossier.
Cette annonce intervient alors même que l’affaire des assurances emprunteurs touche bientôt à sa fin : la FCA a fixé au 29 août prochain la date butoir aux demandes de dédommagements. Depuis deux ans, le régulateur mène une grande campagne de publicité, financée à hauteur de 42 millions de livres par les 18 établissements financiers les plus impliqués dans le scandale des PPI. Celle-ci met en scène un visage robotisé d’Arnold Schwarzenegger qui invite les clients à se manifester avant la date butoir.
64 millions de polices vendues en vingt ans
Au total, 64 millions de ces polices avaient été vendues entre 1990 et 2010 outre-Manche. Elles étaient proposées pour couvrir des remboursements de prêts si les clients se retrouvaient dans l’incapacité d’honorer leurs versements en cas de chômage ou de maladie. Ces PPI n’étaient pas toutes vendues de façon abusive mais elles étaient parfois ajoutées à des cartes de crédits, des prêts personnels, ou encore d’autres produits financiers à l’insu des clients.
Depuis janvier 2011, les principaux établissements britanniques ont remboursé quelque 36 milliards de livres aux clients lésés, selon la FCA. Le versement moyen s’est établi aux alentours de 2.000 livres et le remboursement le plus élevé à 175.000 livres. Lloyds Banking Group est de loin l’acteur le plus touché par ce scandale : sa facture totale a dépassé 20 milliards de livres au cours du premier semestre 2019, après une hausse brutale des plaintes qui l’a contraint à provisionner 550 millions de livres au second trimestre cette année. De son côté, Barclays, second acteur le plus impacté, s’est acquitté jusqu’à présent de remboursements à hauteur de 9,6 milliards de livres.
A quelques jours de la date limite, des millions de clients lésés doivent encore se manifester. D’après les calculs des banques, l’équivalent d’une dizaine de milliards de livres doit encore être réclamé….
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