
L’envolée du franc creuse les pertes de la Banque de Suisse
Les comptes de la Banque centrale Suisse (BNS) accusent le coup de l’envolée du franc suisse. La BNS a déclaré la semaine dernière qu’elle avait enregistré une perte record de 50,1 milliards de francs au premier semestre de cette année.
Ces pertes s’expliquent pour l’essentiel par le résultat négatif (-47,2 milliards de francs) des positions en monnaies étrangères suite à la hausse du franc. Il s’est renforcé de 13% depuis le début de l’année face à l’euro pour atteindre 0,94 la semaine dernière. Le 15 janvier dernier, soit quelques jours avant l’annonce du lancement du programme d’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE), la BNS avait décidé d’abandonner le cours plancher de 1,20 franc suisse pour un euro qui existait depuis 2011, faute de pouvoir le soutenir.
Pour tenter de contrer la hausse du franc et prévenir le durcissement des conditions monétaires, la BNS a abaissé le taux d’intérêt appliqué aux réserves à - 0,75%. Cela lui a permis de dégager un bénéfice de 530 millions de francs mais le total de ses bénéfices sur ses positions en francs, à 571 millions, est très loin de compenser les pertes sur les positions en devises. Les pertes ont aussi été creusées par une moins-value de 3,2 milliards de francs sur le stock d’or, alors que le prix du kilogramme d’or, référence de la BNS, a baissé de 8% entre la fin juin et fin 2014, pour attendre 35.022 francs suisses.
Les pertes ont contribué à diminuer les fonds propres de la banque centre à 34,3 milliards d’euros. La BNS est une société anonyme dont près de 2/3 du capital sont détenus par des collectivités et des établissements suisses de droit public et qui reverse chaque année 1 milliard à la Confédération et aux cantons, sauf cas exceptionnel. «Les paiements de la BNS peuvent contribuer à faire passer le budget d’un excédent à un déficit ou vice versa dans beaucoup de cantons», écrivent les économistes de Credit Suisse dans une note.
La BNS insiste sur le fait qu’en matière de résultats «de fortes fluctuations sont la règle, et il n’est que difficilement possible de tirer des déductions pour le résultat de l’exercice en cours». En 2014, la banque centrale avait enregistré un bénéfice de 38,3 milliards de francs alors qu’elle avait subi une perte de 9,1 milliards l’année précédente en raison des moins-values sur son stock d’or. Elle n’avait alors rien versé aux actionnaires, aux cantons ou à la Confédération.
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