L’endettement des entreprises émergentes inquiète le FMI

Les émissions corporates en devises «dures» ont plus que triplé entre 2009 et 2013 pour atteindre près de 300 milliards de dollars
Patrick Aussannaire
Le rapport de stabilité financière du FMI s’alarme de ratios de dette corporate / PIB à des niveaux élevés. Photo PHB.
Le rapport de stabilité financière du FMI s’alarme de ratios de dette corporate / PIB à des niveaux élevés. Photo PHB.  - 

L’endettement des entreprises de certains pays émergents semble avoir atteint la cote d’alerte, selon le rapport de stabilité financière du FMI publié hier. Dans un contexte de faiblesse des taux sur les marchés internationaux et d’abondance des liquidités, les émissions nettes en devises dites «dures» du secteur des entreprises des économies émergentes ont plus que triplé entre les années 2009 et 2013. Elles se montaient ainsi à près de 300 milliards de dollars l’an dernier pour les entreprises émergentes, alors que les émissions souveraines restaient nettement inférieures, à environ 60 milliards. Les corporates s’exposent ainsi à un risque de change si les devises locales corrigent à la baisse.

«Même si la force de la croissance économique a permis aux ratios d’endettement agrégés de ne pas croître de manière trop rapide dans la plupart des économies, les ratios de dette corporate sur PIB ont atteint des niveaux élevés en Bulgarie, Chine, Hongrie et Malaisie, à 100% du PIB voire plus» à la fin de l’année dernière, estime ainsi le FMI. Dans le cas de la Chine, l’endettement des sociétés transite par le canal des banques locales, à hauteur de 65% du PIB, et des marchés financiers, à hauteur de 30%, alors que l’endettement externe ne pèse qu’à hauteur de moins de 10%.

En outre, la dette des entreprises chinoises rapportée à leur excédent brut d’exploitation (Ebitda) a progressé de 2,2 fois en 2008 à 3,2 fois en 2012, ce qui montre une croissance de l’endettement plus rapide que celle des résultats sur cette période. «La capacité de remboursement des emprunts s’est détériorée, et la part de la dette totale des sociétés détenue par des sociétés en situation difficile s’est accrue depuis 2010» pour repasser au-dessus de celle constatée après la chute de Lehman Brothers en septembre 2008, ajoute le FMI.

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