«L’effet négatif du QE de la BCE sur l’euro n’est pas épuisé»

Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB
Patrick Aussannaire

- L’Agefi : La baisse de l’euro est-elle finie ?

- Frédérik Ducrozet : Le marché est «long dollar, short euro» dans des proportions rarement atteintes. C’est souvent dans ce type de configuration qu’une correction intervient, au moindre doute sur le scénario sous-jacent. C’est ce qui s’est passé au mois de mars, avec un rebond de l’euro-dollar de près de 5%, non pas tant parce que les données européennes ont été meilleures que prévu – la devise y est moins sensible depuis le début du QE de la BCE –, mais parce que l’appréciation du dollar a été trop rapide lorsqu’on la compare, par exemple, aux anticipations de taux ou de taille relative des bilans des banques centrales des deux côtés de l’Atlantique. Il a suffi d’une Fed dovish lors du FOMC du 18 mars pour que la baisse de l’euro s’interrompe.

- Qu’est-ce qui pourrait l’entraîner de nouveau à la baisse ?

- Tout regain de tensions en Grèce pèserait sur l’euro, faisant craindre la mise en place de contrôles de capitaux. Plus fondamentalement, il n’est pas évident que l’effet négatif du QE de la BCE sur la devise soit épuisé, notamment si les investisseurs diversifient leurs portefeuilles à plus grande échelle, depuis l’Europe vers les Etats-Unis. A terme, c’est surtout du côté des Etats-Unis qu’il faut se tourner. Les minutes de la dernière réunion de la Fed ont confirmé les divergences de vue au sein du FOMC quant au calendrier des hausses de taux, mais si la croissance, puis les salaires, surprennent enfin favorablement, les marchés pourraient à nouveau anticiper une normalisation plus agressive de la politique monétaire américaine, ce qui a toutes les chances de soutenir le dollar au second semestre 2015.

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