L’économie française fait face à une croissance heurtée en 2011

Après un bon début d’année, l’Insee anticipe une hausse du PIB de seulement 0,2% ce trimestre, avec un repli temporaire de la consommation
Yves-Marc Le Reour

Le fléchissement de l’activité apparu durant le printemps 2011 dans les pays avancés n’épargnera pas la France, indique l’Insee dans sa dernière note de conjoncture. Aux difficultés d’approvisionnement créées par le séisme japonais s’ajoute la hausse des prix des matières premières «qui pèse sur les coûts des entreprises et sur le pouvoir d’achat des consommateurs». De nombreux pays émergents ont réagi à cette hausse de prix importée par des politiques monétaires moins accommodantes. C’est également le cas de la zone euro qui met par ailleurs en œuvre des stratégies de consolidation budgétaire défavorables à la consommation.

Dans ce contexte général, après une croissance plus forte qu’attendue à fin mars (+1% contre une prévision de 0,6%), la hausse du PIB français devrait se limiter à 0,2% entre avril et juin. Les causes principales de cette moindre performance sont le repli de la consommation des ménages (-0,4%) consécutif à la fin des primes à la casse dans l’automobile, et l’absence de mouvement marqué de reconstitution des stocks qui a grandement contribué au dynamisme du premier trimestre.

La croissance reviendrait sur un rythme de 0,5% par trimestre au second semestre, grâce à «la poursuite de l’amélioration du marché du travail et au dynamisme persistant de l’investissement des entreprises». La consommation progresserait à nouveau «de 0,3% au troisième puis 0,4% au quatrième trimestre, soit un rythme un peu inférieur à celui observé avant la crise». Le taux d’épargne de 16% serait cette année similaire à celui de 2010. Quant au commerce extérieur, sa contribution à la croissance serait «globalement neutre» à partir du deuxième trimestre.

L’inflation atteindrait «un pic de 2,5% en octobre avant de retrouver une progression plus modérée de 2,3% en décembre 2011». La croissance moyenne de 2,1% du PIB français anticipée par l’Institut pour cette année est entourée de plusieurs aléas. Ils portent principalement sur «la capacité du Japon à reconstituer rapidement son appareil de production» et sur l’économie américaine susceptible de ralentir plus que prévu, notamment en cas de compression des dépenses publiques pour juguler le déficit fédéral. A l’inverse, l’amélioration du marché du travail français pourrait engendrer «un comportement d’épargne moins précautionneux des ménages» qui stimulerait davantage la consommation, conclut l’Insee.

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