
Le taux du livret A bientôt ramené à 1,75%

Le taux du livret A et du livret de développement durable (LDD) devrait être abaissé à 1,75% dès le 1er février, recommande le gouverneur de la Banque de France(BdF) ce lundi dans un communiqué. Si cette recommandation est suivie par le gouvernement, la baisse représenterait 0,5 point, ne reflétant qu’en partie le ralentissement de l’inflation. Le taux du livret A se situe à 2,25% depuis la mi-2011, rappelle la BdF.
La recommandation du gouverneur, Christian Noyer risque fort d’être entérinée par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. Il avait déclaré début janvier que «les Français comprendraient mal qu’il y ait une baisse trop importante» de la rémunération du livret A, le produit d'épargne le plus répandu. La formule utilisée pour son calcul semestriel, qui prend en compte les taux du marché monétaire et l’indice des prix hors tabac, devrait en théorie conduire à abaisser le taux de 0,75 point. La banque centrale, qui est chargée du calcul du taux, invoque, comme elle en a la faculté, des «circonstances exceptionnelles» pour recommander une dérogation à la simple application de la formule mathématique. Il s’agit «d'éviter qu’un mouvement de trop grande ampleur ne soit mal compris» par les 61,6 millions de détenteurs du livret A, plaide Christian Noyer. Le gouverneur avait pourtant insisté récemment sur la nécessité d’une baisse fidèle à celle de l’inflation pour ne pas empêcher la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne de se diffuser dans l'économie française. Il rappelle ce principe dans le communiqué en soulignant aussi qu’une baisse de taux du livret A réduit d’autant le coût du financement du logement social, auquel les fonds d'épargne sont destinés. Même à 1,50%, le taux aurait permis de préserver «largement» le pouvoir d’achat des épargnants, affirme t-il.
Christian Noyer explique enfin que, si l’inflation se maintenait aux bas niveaux actuels, une nouvelle baisse du taux du livret A interviendrait lors de la prochaine révision, prévue à la mi-juillet. Elle «permettrait de tirer plus pleinement dans notre pays les bénéfices de la baisse des taux initiée par la BCE, en faveur du retour de la croissance et de la création d’emplois».
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