Le ralentissement de la croissance dans la zone euro se confirme

L’indice des directeurs d’achats est tombé à son plus bas niveau depuis vingt mois, en répercussion du tassement de la demande mondiale
Violaine Le Gall

Après le bond de 0,8% du produit intérieur brut de la zone euro au premier trimestre, la probabilité d’une pause entre avril et juin s’est renforcée hier avec la publication des indicateurs avancés PMI. Les directeurs d’achats interrogés par Markit s’attendent à un fort ralentissement de la croissance en juin. L’indice PMI composite est ressorti à 53,6, son plus bas niveau depuis vingt mois, contre 55,8 en mai. Il est aussi très inférieur à ce qu’attendaient les économistes. Dans le secteur manufacturier, la production enregistre sa plus faible croissance depuis septembre 2009 et l’enquête indique, pour la première fois depuis juillet 2009, que les nouvelles commandes ont baissé.

C’est «un mauvais signe pour la dynamique future du secteur», observe Ken Wattret, chef économiste de marché pour la zone euro chez BNP Paribas. «Le secteur industriel est clairement gêné par le ralentissement de la demande extérieure», souligne Martin van Vliet, économiste chez ING. Le PMI manufacturier de la Chine vient en effet de tomber à son plus bas niveau depuis 11 mois, rappelle-t-il.

La progression restera hétérogène au sein de la zone, ce que devraient confirmer les PMI détaillés qui seront publiés le 1erjuillet.

La situation ne semble pas encore alarmante. L’indice PMI composite reste au-dessus de 50, ce qui signifie que l'économie est en expansion. «La chute du PMI en juin confirme que le ralentissement du commerce mondial, la hausse du prix des matières premières et le resserrement budgétaire dans la zone ont commencé à peser. Cependant, il est probablement prématuré de commencer à s’inquiéter d’une récession en double creux», estime Martin van Vliet. De fait, le niveau du PMI composite est cohérent avec une prévision de croissance de 0,3% à 0,4% au deuxième trimestre. Or, si l’activité progresse à ce rythme sur le reste de l’année, la croissance atteindrait 2,1% en 2011, contre 1,7% en 2010.

Cette conjoncture ne devrait pas remettre en cause la politique monétaire de la BCE, d’autant plus que cette dernière avait déjà annoncé qu’elle s’attendait à un ralentissement de la croissance. «L’inflation restant élevée et risquant encore de monter, le tassement de la croissance ne barrera pas le chemin à une hausse des taux directeurs en juillet, en supposant que les événements en Grèce continuent d’aller dans la bonne direction», estime Ken Wattret.

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