
Le QE de la BCE devrait abaisser le taux d'épargne des ménages
La BCE a démarré son programme de QE en trombe. Ses achats s’effectuent à un rythme plus proche de 70 milliards d’euros par mois que des 60 milliards prévus. Pour l’heure, l’effet est sensible. Le taux 10 ans allemand a baissé de 20 pb depuis le lancement du programme.
Sur une base historique, on trouve qu’une baisse de 20 pb des taux 10 ans augmente le PIB de la zone euro de 5 à 10 pb après six mois. Mais ce que personne n’a encore vraiment regardé est comment les ménages épargnants réagissent au QE de la BCE. L’économétrie suggère que les épargnants européens sont sensibles à l’illusion nominale et au rendement réel de leur épargne; qu’ils se font fourmi quand l’Etat est cigale; qu’ils accumulent des réserves pour se protéger d’un revers de fortune et que la hausse de leur patrimoine financier leur permet d’épargner un peu (mais pas beaucoup) moins.
De là, et dans un contexte d’amélioration de la confiance adossée à une conjoncture porteuse, de disparition de l’illusion nominale, de baisse des rendements réels et de relative stabilité des comptes publics, le QE de la BCE devrait selon toute évidence conduire à une baisse salutaire du taux d’épargne des ménages. Rappelons qu’il a monté d’un bon demi-point depuis 2012.
C’est exactement ce qui se constate pour les programmes d’achats de la Banque d’Angleterre. Le QE1 n’ai eu aucun effet sur le taux d’épargne des ménages, car il a été lancé dans un contexte adverse (forte illusion nominale et effondrement de la confiance). En revanche, le QE2 lancé en 2012 dans un contexte économique plus favorable a permis une baisse de 2 points du taux d’épargne des ménages anglais !
Enfin, le fait que les ménages européens se soucient du rendement réel de leur épargne suggère qu’ils vont la rediriger vers des actifs plus risqués avec le QE. Là encore, c’est ce que l’on observe. Depuis mi-2014, les ménages européens «switchent» massivement des obligations vers les actions.
{"title":"","image":"82121","legend":"La BCE a d\u00e9marr\u00e9 son programme de QE en trombe.»,"credit":""}
Plus d'articles Actualités
-
Les obligations en 2023 : L’approche flexible d’Invesco pour surfer sur les incertitudes de marché
InvescoOù en sommes-nous et comment en sommes-nous arrivés là ? -
Le fonds de dotation de l’Université de Tokyo recrute le directeur des investissements de BlackRock Japon
Takeshi Fukushima rejoindra le fonds de dotation en tant que directeur des investissements pour augmenter la part des investissements alternatifs du portefeuille. -
Les lancements de hedge funds ont légèrement rebondi fin 2022
Au total, quelque 432 lancements de hedge funds ont été dénombrés par le fournisseur de recherche HFR pour l’année 2022.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- UBS rachète Credit Suisse pour éviter la contagion
- Fraude fiscale : BNP Paribas, la Société Générale et Natixis perquisitionnées
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
-
Consommation
La grande distribution tisse sa toile en Afrique
Les hypermarchés, supermarchés et magasins «cash & carry» gagnent du terrain sur le continent face à la distribution traditionnelle. Dopées par l'essor de la classe moyenne, les dépenses de consommation sont en constante progression -
Doctrine
La Russie désigne l’Occident et les Etats-Unis comme des «menaces existentielles»
Moscou a revu sa stratégie de politique étrangère. Le Kremlin érige en « priorité » l'élimination de la « domination » des Occidentaux -
Justice
Brav-M: une enquête ouverte pour «injure publique» à la suite de propos de Jean-Luc Mélenchon
« Nous enverrons ces jeunes gens se faire soigner », avait indiqué le fondateur de LFI, dimanche 26 mars, sur LCI