Le plan français laisse intact le problème d’endettement de la Grèce

S’il améliore les conditions pour les banques, il ne réduira pas en revanche la charge de la dette de la Grèce
Violaine Le Gall

Le projet des banques françaises de roulement de la dette grecque a gagné hier de nouveaux soutiens. Les banques allemandes ont en effet donné leur accord de principe pour une participation à l’aide à Athènes, a déclaré hier le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. Les institutions financières germaniques pourraient donc s’engager à réinvestir 70% des 2 milliards d’euros de dette grecque arrivant à maturité avant 2014 qu’elles détiennent. Les titres détenus par les structures de défaisance, s'élevant à 1,2 milliard d’euros, serait aussi concernés, a précisé le ministre. L’Allemagne détient donc 3,2 milliards, sur les 60,5 milliards d’euros de titres qui entrent dans le cadre du plan français.

Le projet de roulement de la dette, tel que proposé par les banques françaises, sera bénéfique pour les investisseurs. Ils obtiendront en effet un meilleur rendement avec les titres qu’ils recevront après le roulement. D’après le bureau d'études Creditsights, les obligations de l’Etat grec arrivant à maturité d’ici 2014 offrent un coupon moyen de 3,85% alors que les nouvelles obligations, à 30 ans, seront assorties d’un coupon compris entre 5,5% et 8% selon le taux de croissance du pays. Ces titres bénéficieront en outre de la garantie d’un véhicule SPV, lui-même adossé à un émetteur AAA, ajoutent les stratégistes taux de SG CIB pour qui, compte tenu de ces avantages, les investisseurs pourraient décider de participer au roll-over sans y être forcés.

Pour la Grèce, le plan français est bien moins avantageux. Dans ce scénario, «la Grèce finira par payer un taux d’intérêt élevé, ajoute SG CIB. Donc ce n’est pas tout à fait un sauvetage mais plutôt l’assurance d’une liquidité à long terme. Le taux est fixé de telle façon qu’il n’aidera pas l'économie à croître suffisamment pour le payer». D’ici à mi-2014, lorsque la période de participation des créanciers privés prendra fin, la charge de la dette de la Grèce ne sera pas plus soutenable qu’elle ne l’est maintenant, d’après Creditsights, qui l’anticipe à environ 380 millions d’euros.

Pour les stratégistes taux de RBS, la probabilité d’un défaut de la Grèce a monté malgré le plan français et le vote du nouveau plan d’austérité au parlement. D’après eux, le pays ne parviendra probablement pas à passer les deux prochaines revues du FMI. La prochaine revue du FMI doit être bouclée aux alentours du 30 août.

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