
Le plan d’austérité du Brésil ne suffira pas à calmer l’inflation
Alors que l’inflation est à son plus haut niveau depuis six ans, à près de 6 % en janvier, le gouvernement brésilien a dévoilé la semaine dernière les contours de son plan de réduction des dépenses. Portant sur 50 milliards de réaux brésiliens, soit 22,2 milliards d’euros, ce plan doit permettre de calmer la montée des prix dans le pays. Son annonce a été bien accueillie par les marchés. «C’est un événement positif, commentent les économistes de Barclays Capital dans une note. Il montre que le gouvernement est conscient de la nécessité de contribuer au ralentissement de la demande domestique». Dans le cadre de son plan, le gouvernement envisage notamment de supprimer les dispositifs mis en place en réponse à la faillite de Lehman Brothers en 2009 et 2010. Les détails du dispositif seront dévoilés cette semaine.
Le gouvernement s’est engagé par ailleurs à ce que l’excédent budgétaire primaire atteigne 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2011, contre 2,8% du PIB fin 2010. Pour atteindre cet objectif, il devra augmenter les recettes d’au moins 7% d’après Barclays Capital, ce qui représente 0,4% du PIB. «C’est certes moins que les 10% observés en 2010, mais une part importante du programme d’ajustement repose dessus», expliquent les économistes.
Les effets réels du plan doivent être relativisés car la réduction des dépenses de 50 milliards de dollars n’est pas à comparer aux chiffres de 2010 mais à ce qui était initialement prévu pour 2011. Du coup, les dépenses publiques devraient en fait progresser de près de 3% par rapport à l’an dernier. En 2010, elles avaient progressé davantage, de 9,3% par rapport à 2009. En termes de PIB, les efforts du gouvernement compteront pour 0,3%, ce qui devrait modestement réduire l’inflation, de 10 points de base selon Barclays Capital.
Du coup, les risques liés à l’inflation ne seront pas éliminés par les annonces du gouvernement. «Les restrictions budgétaires doivent être considérées avec une certaine prudence et des mesures supplémentaires pourraient être nécessaires pour que le programme fasse tout son effet sur l’inflation», estime Alejandro Cuadrado, économiste chez SG CIB. Pour lui, le Brésil pourrait, en complément, relever le taux Selic d’au moins 100 pb d’ici deux mois. En janvier, le taux de référence avait déjà été révisé en hausse de 50 pb, à 11,25%.
Plus d'articles du même thème
-
Eurex lance son contrat à terme sur la dette de l’Union européenne
Ce contrat «future» sur la dette UE a coté pour la première fois mercredi 10 septembre, neuf mois après celui lancé par ICE. Il ambitionne de devenir la référence. Pour l’UE, il s’agit d’une étape supplémentaire dans la constitution d’un marché de la dette. -
Les regtechs aident les banques à se moderniser
La deuxième édition du Regtech Day a montré comment les start-up innovantes contribuent à insuffler du mouvement parmi les fonctions de contrôle interne et de conformité des grands établissements. -
Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
La plus petite des trois grandes agences de notation de crédit ouvre, ce vendredi, la séquence automnale des révisions du profil de risque de la France. -
La prise de décision reste un défi pour les conseils d’administration
Afin de les aider à effectuer les meilleurs choix pour l’entreprise, l’Institut français des administrateurs (IFA) vient de dévoiler son dernier guide «Le Conseil d’administration face à l’exercice de la décision» -
Ursula von der Leyen promet un «sommet européen» sur le logement
Dans son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne a fait trois propositions pour lutter contre la crise secoue le Vieux continent. Au-delà d’un sommet, elle a annoncé un plan pour des logements abordables et une «initiative juridique» concernant les locations touristiques. -
Samsung Life devient actionnaire du gérant de dette privée Hayfin
L’assureur coréen se fait une place minoritaire au capital de la société de gestion européenne auprès d’autres actionnaires stratégiques. Il devient coutumier de ce type d’opération mêlant GP-stake et engagement en tant que LP auprès de gérants de non-coté.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
Contenu de nos partenaires
-
Au nom de la rose
Entre le PS et Macron, la guerre des nerfs
Le chef de l'Etat est en première ligne pour tenter d'obtenir un accord de non-censure avec les socialistes. Sébastien Lecornu sera à la manoeuvre, mais c'est le bien lui qui décidera ce qu'il consent à lâcher -
Tour de chauffe
« Bloquons tout » cible Macron, les syndicats en embuscade
Après la mobilisation de mercredi, les organisations syndicales font monter la pression sur Sébastien Lecornu pour leur journée d'action du 18 septembre -
"Soit il y a rupture, soit il y aura censure" annonce Jordan Bardella, après l'élection de Sébastien Lecornu
Strasbourg - Le Rassemblement national ne veut pas censurer immédiatement le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, mais attend une «rupture» avec la politique menée jusqu’ici, a expliqué son président Jordan Bardella mercredi à Strasbourg. Le parti d’extrême droite ne compte pas censurer «a priori» mais d’abord «écouter le discours de politique générale» de M. Lecornu, a déclaré M. Bardella lors d’un point presse en marge d’une session plénière du Parlement européen. «Soit il y a rupture, soit il y aura censure», a-t-il résumé. Le Rassemblement national réclame notamment un durcissement de la politique migratoire et s’oppose à toute hausse de la fiscalité pour la «France qui travaille», a-t-il souligné. Jordan Bardella a aussi réclamé que parmi les premières mesures de Sébastien Lecornu soit actée l’opposition de la France au traité de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur. Après la chute de François Bayrou lundi lors d’un vote de confiance des députés, puis son remplacement à Matignon au bout de 24 heures par M. Lecornu, le chef du RN n’a toutefois «aucune illusion» et juge le bail du nouveau chef du gouvernement «très précaire». © Agence France-Presse