Le gouverneur de la BoE défend sa politique d’orientation des anticipations

Pressé de questions par les députés britanniques, Mark Carney affirme que sa politique soutient la reprise même si celle-ci reste fragile
Solenn Poullennec

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Mark Carney, a de nouveau défendu sa politique d’orientation des anticipations (forward guidance) devant un panel de députés britanniques hier. A l’heure où beaucoup sur les marchés s’attendent à ce que la BoE remonte ses taux plus tôt que prévu, grâce à une baisse rapide du chômage, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada s’est montré prudent sur la reprise.

«Nous n’en sommes qu’au début, la route est encore longue avant que l’économie ne retourne à son potentiel», a-t-il fait valoir, aux côtés de trois membres du Comité de politique monétaire devant une commission de la chambre des Communes. Le gouverneur a insisté sur le fait que son institution ne monterait pas forcément les taux lorsque le chômage atteindrait 7% mais s’interrogerait sur l’opportunité de le faire. A ses yeux, cette communication a été bien comprise et soutient la reprise.

Beaucoup d’opérateurs de marchés s’attendent à ce que le taux de chômage atteigne le seuil des 7% dès l’année 2015, contrairement à la BoE qui ne le voit toucher ce niveau qu’à la fin de l’année 2016. Ils ont encore été confortés par les derniers chiffres sur l’emploi, meilleurs que prévu. Le chômage est tombé à 7,7% en juillet, ce qui a poussé la devise britannique à la hausse. L’euro/livre était tombé à 0,84 hier soir.

«Nous pensons toujours que le niveau d’emploi va continuer à monter», écrit James Knightley chez ING, qui s’attend à une hausse des taux au premier semestre 2015. Si l’évolution du marché du travail continue à être meilleure qu’anticipé dans les mois à venir, la politique d’orientation des anticipations «pourrait se révéler moins efficace qu’espéré par les banquiers centraux», écrit de son côté, James Ashley, économiste chez RBC.

Interrogé sur les différences d’appréciation sur l’évolution du chômage, Mark Carney, a expliqué que l’évolution de la productivité, assez incertaine, devait être soigneusement prise en compte. A ses yeux, beaucoup de personnes ne travaillent pas autant qu’elles le voudraient aujourd’hui, la baisse du chômage pourrait donc être assez lente, en dépit des signes de reprise.

Egalement questionné sur l’évolution de l’immobilier britannique, le gouverneur s’est dit vigilant mais a relativisé les risques de bulle, soulignant que le marché était loin d’avoir retrouvé les niveaux d’avant la crise.

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