
Le gouvernement promet un effort structurel de 20 milliards d’euros en 2014
La feuille de route de redressement des finances publiques françaises a été présentée hier matin en Conseil des ministres. Ce programme de stabilité (2013-2017) sera envoyé à la Commission européenne d’ici à la fin du mois. En promettant un effort sur les dépenses et les recettes de 20 milliards d’euros en 2014, l’exécutif compte convaincre Bruxelles de lui laisser un an de plus que prévu pour ramener son déficit public en dessous de 3% du PIB l’année prochaine.
Il avait reconnu dès février que le déficit ne serait pas, comme prévu, dans les clous du pacte de stabilité en 2013, mais à 3,7%. Pas question pour autant de prévoir un collectif budgétaire d’ici à la fin de l’année. La croissance devrait être à peine positive en 2013, à 0,1%, et selon le gouvernement «l’adoption de mesures supplémentaires risquerait de précipiter la France dans la récession». Alors que la Commission disait souhaiter un déficit «nettement» en dessous de 3% du PIB en 2014, le gouvernement compte, avec une croissance à 1,2%, le ramener à 2,9%.
Pour Fabrice Montagné, économiste chez Barclays, cette marge de sécurité est trop faible. «Il faudrait seulement une croissance inférieure de 0,2 point de pourcentage pour que la France rate sa cible l’année prochaine, sauf à prendre de nouvelles mesures». Le risque de dérapage paraît d’autant plus élevé que, selon le Fonds monétaire international, la croissance ne sera que de 0,9% en 2014.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement s’engage, pour atteindre ses objectifs à un effort structurel de 20 milliards d’euros en 2014, soit 1 point de PIB, contre 1,9 point cette année. La baisse du déficit a surtout été permise par des hausses d’impôts en 2012 et 2013 mais cette fois-ci, l’exécutif promet que l’ajustement sera réalisé pour 70% grâce à des baisses de dépenses. Le détail des mesures qui seront prises ne sera connu qu’au moment du débat sur le budget 2014.
Pour l’instant, Bercy promet un effort sur l’Etat de 7,5 milliards d’euros dont une baisse des dépenses hors dette et pensions de 1,5 milliard. Il compte gagner 1,5 milliard via la baisse des concours aux collectivités et 5 milliards via les administrations de sécurité sociale (rabot des allocations familiales, inflexion des dépenses d’assurance maladie).
Côté impôts, le gouvernement compte les augmenter de 6 milliards d’euros, notamment en luttant contre la fraude et en s’attaquant à certaines niches fiscales et sociales.
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