
Le dollar australien a amorcé un mouvement de correction violent
Revers de fortune pour le dollar australien. Le cours de la devise, qui faisait figure il y a quelques semaines encore de valeur refuge, a depuis dévissé avec une rapidité spectaculaire pour tomber hier à une parité de 0,9669 contre le dollar américain, soit son plus bas niveau depuis le mois d’octobre 2011. Un cours qui se rapproche du seuil de 0,9527 en deçà duquel il faudrait remonter à septembre 2010 pour que la devise australienne ait connu des niveaux aussi faibles.
Le rythme d’affaiblissement a été tel que l’«aussie» a effacé en moins de deux mois l’appréciation qu’il avait mis plus d’un an à construire. L’affaiblissement atteint ainsi 9% contre le billet vert, 8% contre yen, et 9,1% contre euro depuis le 10 avril. Contre son voisin néo-zélandais, la devise a même chuté hier à son plus bas niveau depuis janvier 2009. Un mouvement de correction qui pourrait se poursuivre, la devise traitant encore à des niveaux supérieurs de 27% à sa moyenne de long terme. L’indice ajusté du dollar australien a baissé de 7%, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 28 ans, le 12 avril dernier.
«Quel que soit l’intérêt qui ait pu être manifesté pour le dollar australien, il se fait dans un contexte globalement négatif où les investisseurs considèrent le ralentissement en Chine, le reflux des prix des matières premières et la faiblesse perçue de l’économie australienne comme autant de facteurs négatifs sur la devise», explique Citigroup. Le gouvernement de Julia Gillard a repoussé à 2015 le retour à l’équilibre budgétaire pour se mettre le cap sur la relance. La croissance devrait ralentir à 2,75% sur l’année fiscale 2014, après 3% cette année.
«La chute du dollar australien sera très bien accueillie par la banque centrale dans la mesure où elle est équivalente à un assouplissement monétaire», estime néanmoins Bill Evans, chef économiste chez Westpac Banking. Après celle concédée début mai, les marchés anticipent une nouvelle baisse des taux directeurs d’ici septembre avec une probabilité de 58%, et même un assouplissement dès la prochaine réunion avec une probabilité de 27%, alors que Bill Evans n’exclut pas des taux à 2% d’ici la fin de l’année.
Une baisse des taux qui, avec l’affaiblissement de la devise, devrait cependant relancer les risques de tensions sur les prix. A 2,5%, l’inflation reste aujourd’hui dans le milieu de la fourchette cible de la RBA.
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Bizerte - Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza qui transporte de l’aide humanitaire et des militants propalestiniens dont Greta Thunberg, a quitté la Tunisie lundi pour mettre le cap sur le territoire palestinien dans le but d’y «briser le blocus israélien». «La flotte partie de Barcelone est en mer, les bateaux tunisiens appareillent par étapes. Ils convergeront en haute mer pour rejoindre des bateaux partis d’Italie et de Grèce» ces derniers jours, a annoncé dans un communiqué la «Global Sumud Flotilla» («sumud» signifie «résilience» en arabe). Au moins 18 bateaux devant rejoindre l’opération «Sumud» sont partis samedi de Catane dans le sud de l’Italie, accompagnés par un navire de soutien de l’ONG italienne Emergency, selon les organisateurs et des médias italiens. «Nous essayons d’envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l’a pas oubliée», a dit à l’AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, avant le départ de «Sumud» du port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie. «Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre les choses en main», a-t-elle ajouté. Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont pris la mer depuis Bizerte, les derniers étant partis à l’aube lundi, selon un photographe de l’AFP sur place. Les embarcations arrivées d’Espagne s'étaient transférées dans ce port après un séjour mouvementé la semaine dernière à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, où deux bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuit de suite, avaient affirmé les organisateurs, vidéos à l’appui. Les autorités tunisiennes ont dénoncé «une agression préméditée» et dit mener une enquête. L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du «Madleen» lors d’une précédente traversée vers Gaza, bloquée par Israël, a dit à l’AFP redouter «bien entendu» de nouvelles attaques, ajoutant: «on se prépare aux différents scénarios». Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l’actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination «de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau». Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo. Un groupe de voiliers a par ailleurs quitté la Corse vendredi dernier pour participer à une autre opération maritime vers Gaza rattachée à une flottille baptisée Freedom Flotilla Coalition (FFC) qui devrait partir du sud de l’Italie d’ici fin septembre. Lundi, des activistes égyptiens ont également annoncé leur appui à la flottille Sumud. «Nous participerons avec un bateau d’une capacité de 34 personnes offert par un pêcheur», a déclaré à l’AFP Khaled Bassiouni, un coordinateur local. En juin, les autorités avaient refusé à des dizaines de participants d’une «Marche mondiale vers Gaza» l’accès au point de passage de Rafah entre l'Égypte et le territoire assiégé. Elles avaient arrêté plus de 200 militants étrangers et expulsé la plupart d’entre eux. © Agence France-Presse