
La stratégie de la BNS prend appui sur la solidité de la reprise en Suisse
Les chiffres de la croissance au sein de l’économie suisse publiés hier créditent la politique de taux plancher du franc contre euro menée par la Banque Nationale Suisse (BNS) depuis septembre 2011. Alors que ses voisins européens peinent à sortir de la récession, la Suisse a vu son PIB progresser de 0,5% au deuxième trimestre. Un rythme de surcroît légèrement supérieur à celui de 0,3% anticipé par le consensus Reuters, et à peu près stable par rapport à la croissance de 0,6% enregistrée au premier trimestre. Sur un an, le PIB affiche ainsi une progression de 2,5% à la fin du mois de juin dernier.
Si le secrétariat d’Etat à l’Economie (Séco) indique qu’à «l’image des derniers trimestres, c’est principalement la consommation privée qui a été à l’origine des impulsions positives», avec une hausse de 0,5%, les investissements en biens d'équipement ont également affiché, pour la première fois depuis une année, une nette progression de 2,9%. En outre, la politique monétaire expansionniste menée par la BNS a permis aux exportations d’enregistrer une hausse de 0,9% au deuxième trimestre.
Sur l’ensemble de l’année, la BNS table sur une croissance de l’économie suisse de 1%, alors que la BCE prévoit quant à elle une contraction du PIB des pays de la zone euro de 0,6%. «La Suisse reste une des économies avancées les plus performantes sur les dernières années, mis à part les pays producteurs de matières premières, avec une récession relativement modeste suivie d’une reprise solide», estime Citigroup. Depuis début 2008, le PIB réel a ainsi progressé de 5,8% dans le pays, contre 5,6% en Suède et 5,3% aux Etats-Unis, alors qu’il reste en contraction au Royaume-Uni, en zone euro et au Japon.
Dans ce contexte, le président de la BNS, Thomas Jordan, a une nouvelle fois rappelé lundi que le taux plancher de 1,20 franc pour un euro sera maintenu aussi longtemps que nécessaire, et qu’il n’y avait aujourd’hui aucune raison de sortir de ce système. «Le franc suisse est encore surévalué, mais moins fortement qu’en 2011», indique d’ailleurs Credit Suisse. Le franc restait stable hier contre euro, à un niveau de 1,2327 encore loin du plancher, mais reculait de 0,3% à 0,9355 contre dollar. Le 22 mai, jour de l’annonce par la Fed du ralentissement prochain de ses rachats d’actifs, la devise suisse était même tombée à 1,258 contre euro et à 0,9783 contre le billet vert.
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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