La rentabilité de la gestion d’actifs est encore loin de son niveau d’avant la crise

La collecte a faiblement contribué à la hausse des 7 % des actifs gérés par l’industrie en 2010, d’après l’enquête annuelle de McKinsey
Violaine Le Gall

A première vue, les gestionnaires ont bien terminé l’année 2010. Les encours mondiaux ont progressé de 7% entre 2009 et 2010, à 35.000 milliards d’euros d’après l’enquête annuelle de McKinsey & Company sur le secteur. Mais la progression de l’industrie a ralenti par rapport à l’année 2009 pendant laquelle les actifs sous gestion avaient grimpé de près de 14%. Surtout, la collecte n’a pas été au rendez-vous l’an dernier, souligne la société de conseil. Les souscriptions n’ont représenté que 0,2% de l’augmentation des encours, le solde provenant de l’amélioration des marchés financiers.

Si le secteur européen connaît une évolution comparable à celle enregistrée à l'échelle mondiale, les marchés domestiques ont toutefois connu des mouvements très différents. Les encours ont fortement progressé au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves tandis que les marchés périphériques, touchés par la crise de la dette souveraine, ont logiquement subi une baisse des actifs sous gestion.

Les évolutions réglementaires expliquent aussi en partie la mauvaise collecte. En effet, dans la perspective de Bâle 3, les banques ont intérêt à «rapatrier l'épargne de leurs clients sur des produits de bilan plutôt que sur des OPCVM», expliquent les auteurs de l'étude. Du coup, l’industrie perd des parts de marché que ce soit sur la clientèle institutionnelle ou celle des particuliers. La part des actifs confiés à des gestionnaires est ainsi tombée de 15,5% en 2007 à 14% en 2010, soit une perte de 1.300 milliards d’euros d’encours.

Point positif, l’industrie de la gestion d’actifs parvient à améliorer sa rentabilité. Les marges sont passées de 31,6 points de base (pb) sur les encours en 2009 à 33,7 pb grâce «à la part plus importante d’actions et de produits de gestion alternative dans le mix des produits», d’après McKinsey. Parallèlement, les coûts diminuent. Par conséquent, le bénéfice opérationnel est passé de 9,6 points de base (pb) sur les encours en 2009 à 12,5 pb. Malgré ces progrès, la rentabilité ne devrait pas retrouver son niveau d’avant la crise avant 2013, prévient la société de conseil. En 2007, le bénéfice opérationnel était ressorti à 16,6 pb sur les encours.

Dans ce contexte, les sociétés de gestion indépendantes, orientées vers la clientèle institutionnelle, ont tiré leur épingle du jeu. «Entre 2008 et 2010, plus des deux tiers des acteurs indépendants ont enregistré une collecte nette positive, à comparer avec moins d’un quart des gestionnaires d’actifs captifs», d’après McKinsey.

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