
La remontée des prix immobiliers britanniques reflète des déséquilibres
Le retour de la flambée des prix immobiliers au Royaume-Uni est-elle une bonne nouvelle pour l’économie du pays? L’indice des prix calculé par le Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS) a une nouvelle fois progressé de trois points en août pour atteindre 40 points, un niveau au plus haut depuis novembre 2006. Les professionnels interrogés tablent sur une augmentation des prix de 2,2% sur les douze prochains mois et de 4,4% sur cinq ans. Au début de l’année, ces anticipations étaient de respectivement 0,6% et 3,4%. L’indice Halifax faisait déjà état d’une hausse des prix de 5,4% de juin à fin août, et l’indice Nationwide d’une hausse de 3,5% sur un an le mois dernier.
Mais cette hausse est principalement due à une asymétrie entre offre et demande de logements, tirée par les investisseurs étrangers. Si l’offre mesurée par le RICS s’améliore à 26 points en août, elle est loin de rattraper la demande qui progresse à 66 points. Dans ce contexte, Peter Bolton King, directeur au RICS s’inquiète «de voir les prix atteindre un tel niveau qu’ils deviennent inaccessibles». Le ministre du logement, Mark Prisk, a lui-même pointé du doigt une demande «suffisamment forte».
Nationwide met certes en avant l’amélioration sensible de la confiance des ménages ces derniers mois grâce à une légère amélioration du marché de l’emploi et une accélération de la reprise économique. Mais ce sont surtout les programmes «Help to Buy» mis en place en avril par le gouvernement, et «Funding for Lending» de la Banque d’Angleterre (BoE) dans le cadre de sa politique ultra-accommodante, qui sont à l’origine de cette remontée sensible du marché immobilier britannique. Sans que l’économie ait suivi le même rythme.
Dans ce contexte, Barclays table sur une amélioration «progressive, du fait de la relative faiblesse des finances des ménages, de la hausse modérée des revenus, et du fait que l’accessibilité du marché reste historiquement faible». Le RICS estime en outre que le ratio d’offre sur les stocks, qui mesure le degré de tension sur le marché, est «très en dessous» de sa moyenne de long terme, ce qui suggère que l’activité «a encore un long chemin à parcourir avant que les conditions ne reviennent à la normale». Et la remontée des taux pourrait freiner la hausse des prix immobiliers. Hier, le rendement des Gilt à 10 ans progressait de 6 pb, à 3,01%.
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