
La publication des minutes par la BCE continue de faire débat
La publication des minutes par la Banque centrale européenne (BCE) préoccupe les banquiers centraux. Membre du directoire, Jörg Asmussen a de nouveau plaidé pour que l’institut d’émission rende compte des débats au Conseil des gouverneurs. Celui-ci doit s’emparer formellement de ce sujet délicat à l’automne.
«Je crois que la publication des minutes serait un élément important d’une stratégie de communication plus riche», a déclaré Jörg Asmussen lors de l’assemblée générale du think-tank européen Bruegel hier. Selon le banquier central, ces minutes devraient contenir un résumé des discussions sur la politique monétaire ainsi que le récapitulatif des votes précisant quel gouverneur a voté pour quoi et pour quelles raisons.
Cette prise de position n’est pas nouvelle. Fin juillet, Jörg Asmussen avait déjà appelé de ses vœux, avec son homologue Benoît Coeuré, la publication de minutes. La BCE est la seule des grandes banques centrales du monde à ne pas dévoiler un compte-rendu des débats qui agitent ceux qui décident de la politique monétaire. Les discussions au sein du Conseil ne sont accessibles au public qu’avec trois décennies de retard, dans les archives.
D’autres banquiers centraux, tels que Peter Praet ou Erkki Liikanen, se sont déjà dits favorables aux minutes. En août, le président de la BCE, Mario Draghi, a aussi défendu cette idée : «Je pense qu’il est nécessaire de donner un compte-rendu des raisons qui ont amené à prendre certaines décisions ou à ne pas en prendre mais aussi de donner une idée de la discussion qui s’est tenue au sein du Conseil des gouverneurs». Le directoire soumettra aux gouverneurs une proposition à ce sujet à l’automne.
Mario Draghi s’est cependant montré très prudent. Il préfère parler de comptes-rendus plutôt que de minutes et souligne qu’«il est très important qu’aucune des modifications mises en œuvre ne menace ou ne remette en question l’indépendance des membres du Conseil des gouverneurs». C’est d’ailleurs au nom de l’indépendance de la banque centrale, que Lorenzo Bini Smaghi, ancien de la BCE, s’oppose à des minutes. Il fait valoir que les gouverneurs sont nommés par leurs pays et que si les six membres du directoire sont nommés par le Conseil européen après un vote des eurodéputés, ils n’ont pas la majorité au sein du Conseil des gouverneurs, composé de 23 membres.
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