«La monnaie unique a plutôt vocation à baisser contre dollar»

Jean-Luc Proutat, responsable économies OCDE à la direction des études économiques de BNP Paribas
Patrick Aussannaire

- L’Agefi: Comment expliquer la résistance de l’euro contre dollar ?

- Jean-Luc Proutat: Lorsque la Réserve fédérale des Etats Unis (Fed) a laissé entendre qu’elle pourrait freiner le rythme de ses achats de titres, donc de ses injections de liquidités, certaines devises ont baissé contre dollar, mais pas l’euro. Les plus affectées furent celles des pays émergents affichant des déficits courants récurrents et une forte dépendance aux capitaux étrangers (Inde, Turquie...). Il se trouve que la zone euro est aux antipodes de cette situation. Son système bancaire a considérablement réduit ses besoins de financements en dollars, et sa balance courante affiche des excédents record. Avec l’amélioration des indices de la conjoncture, c’est sans doute le principal facteur qui explique la bonne tenue de l’euro.

- Quel scénario pourrait entraîner une baisse sensible de l’euro ?

- On sait que les coalitions gouvernementales à la tête de l’Italie ou du Portugal sont fragiles. Même si cela n’est pas notre scénario central, une réappréciation du risque politique, donc des primes attachées aux dettes souveraines, reste toujours possible. Cela affaiblirait l’euro. Mais même en l’absence de choc, nous pensons que la monnaie unique a plutôt vocation à baisser contre dollar. La tendance à l’amélioration en zone euro reste hésitante, comme le prouve la baisse assez marquée de la production industrielle au mois de juillet. La politique de la BCE va rester très accommodante, les taux d’intérêt à court terme proches de zéro.

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