
La Fed prend un virage accommodant

Après des chiffres de l’emploi décevants pour le mois de mai et dans l’attente du référendum britannique du 23 juin, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a, sans surprise, laissé sa politique monétaire inchangée. Cette fois, la décision a été unanime, alors que lors de la dernière réunion d’avril, Esther George avait voté en faveur d’un nouvel épisode de resserrement monétaire.
Si la menace du «Brexit» n’est pas mise en évidence dans le communiqué final, la présidente de la Fed, Janet Yellen, a expliqué lors d’une conférence de presse qu’il s’agissait là d’un des facteurs ayant conduit au statu quo. Les responsables de la politique monétaire ont par ailleurs souligné que les progrès sur le front de l’emploi avaient ralenti. «Si les données récentes sur le marché du travail ont été décevantes, il est important de ne pas sur-réagir aux chiffres d’un ou deux mois», a néanmoins expliqué Janet Yellen.
Aucun indice de la part de Janet Yellen
Les prévisions de croissance ont cependant été revues à la baisse. La banque centrale table désormais une croissance du PIB de 2,0% cette année, contre 2,2% en mars. Pour 2017, la prévision a été ramenée de 2,1% à 2,0% également. Les évolutions les plus importantes sont à observer du côté des «dots» qui tracent une trajectoire cible du taux des Fed funds. A long terme, les responsables de la Fed considèrent qu’un niveau de 3% serait approprié, alors qu’ils évoquaient précédemment un taux médian de 3,3%.
Janet Yellen n’a livré aucun indice sur l'éventualité d’un relèvement des taux dès la prochaine réunion du FOMC, en juillet. «Nous doutons vraiment du fait qu’un rapport décent sur l’emploi soit suffisant pour que la Fed pousse le bouton lors de la réunion du 27 juillet, étant donné la posture très prudente de la banque centrale», écrit dans une note James Knightley, économiste senior d’ING. «A ce stade, nous penchons légèrement en faveur d’une hausse lors de la réunion du 21 septembre même si le marché privilégie cette option à seulement 27%», ajoute-t-il.
De son côté, Brian Jacobsen, responsable de la stratégie d’investissement de Wells Fargo Fund Management, souligne la discrétion des faucons au sein du FOMC. «Le rythme des taux est ralenti, ce qui constitue un important virage accommodant». Six des dix-sept gouverneurs et présidents des antennes régionales de la Fed intègrent dans leurs prévisions une seule hausse de taux d’ici à fin décembre, soit cinq de plus qu’il y a trois mois.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse