La BCE réfléchit à des mesures alternatives en cas d’aggravation de la crise

Après Lorenzo Bini Smaghi fin décembre, le banquier central autrichien Ewald Nowotny évoque une action supplémentaire
Violaine Le Gall

Malgré les prises de position allemandes excluant toute nouvelle intervention de la BCE, la banque centrale n’a peut-être pas encore déployé tout son arsenal pour faire face à la crise. Hier, Ewald Nowotny, le patron de la banque centrale autrichienne, a implicitement ouvert la porte à de nouvelles actions. Au sein du conseil des gouverneurs, «nous discutons de plusieurs alternatives. Mais cette discussion n’a pas encore été développée suffisamment pour que nous puissions nous passer du SMP», le programme de rachat de dette souveraine, a-t-il expliqué dans une interview au Wall Street Journal et lors d’une conférence.

«Le besoin d’une forme d’intervention est généralement reconnu», ajoute-t-il. Mais les responsables de la BCE sont toujours sceptiques concernant le «programme pour les marchés de titres, ajoute-t-il. (…) C’est une discussion qui englobe tout le spectre de la politique monétaire».

La BCE ne prévoit toutefois pas de revoir sa politique à court terme. «Nous sommes tous d’accord sur le fait que le sujet est actuellement de permettre aux mesures (déjà annoncées) de produire tous leurs effets, a expliqué Ewald Nowotny. Ensuite seulement, nous prendrons des mesures supplémentaires».

Le banquier central autrichien n’est pas le premier au sein de la BCE à ouvrir la voie à des mesures plus massives, qui s’apparenteraient à un véritable assouplissement quantitatif. Fin décembre, le membre du directoire Lorenzo Bini Smaghi, sur le départ, avait évoqué la possibilité pour la BCE de lancer un programme de quantitative easing, en cas de détérioration de la situation de la zone euro.

Pour les économistes, c’est sur la dette souveraine que la BCE devrait agir si la crise s’aggrave. «La combinaison d’une faible activité économique, d’une inflation basse et d’une croissance insuffisante du crédit autoriserait la BCE à se lancer dans une intervention directe bien plus importante sur les marchés des obligations souveraines si l’impact des LTRO à 3 ans sur le coût de financement des Etats commençait à faiblir», indiquaient les stratégistes de marché de BNP Paribas en fin de semaine dernière. Depuis la première LTRO du 21 décembre, les rendements des Etats périphériques se sont nettement détendus, même si les sommes empruntées sont encore peu utilisées. Les montants déposés à la facilité de dépôts de la BCE ont atteint hier le niveau record de 502 milliards d’euros.

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