
La BCE met en garde contre une résurgence de la crise de la dette
Dans son rapport de stabilité financière semestriel, la «Financial stability review» publiée mercredi, la Banque centrale européenne recommande aux gouvernements de maintenir le cap des réformes structurelles notamment dans le secteur bancaire et fiscal pour éviter que la zone euro ne vacille à nouveau.
«La stabilité financière s’est améliorée mais elle reste fragile (…) en raison de la croissance faible et des vulnérabilités du secteur bancaire», a déclaré Vitor Constancio, le vice-président de la BCE lors d’une conférence de presse. Selon lui, la «déconnexion entre les progrès significatifs sur les marchés financiers et l’économie réelle», de même que «la situation de l’économie réelle qui affecte les banques» constituent une source d’inquiétude majeure.
L’institution de Francfort appelle les Etats à rester vigilants s’agissant des banques les plus fragiles qui sont menacées par une détérioration de leur qualité de crédit, et une forte hausse des créances douteuses. Elle met ainsi en garde contre le risque de résurgence des tensions sur les marchés de la dette souveraine en Europe.
Si la BCE salue les efforts d’assainissement des finances publiques réalisés ces dernières années, elle pointe aussi les fragilités persistantes qui demeurent dans certains pays de la zone euro, près de la moitié d’entre eux ayant renoncé à leurs objectifs initiaux de réduction de leur déficit budgétaire depuis le mois de décembre 2012. A l’image de la Commission européenne, la BCE plaide pour une accélération des réformes structurelles au sein des pays de l’Union afin de stabiliser la zone euro, et aussi de lutter contre le chômage.
Surtout, elle fait de la mise en place de l’union bancaire en Europe l’un des principaux enjeux pour la sortie de crise, et incite les gouvernements à avancer rapidement sur un sujet qui continue de diviser. Le mécanisme de supervision et de résolution bancaire unique sous l'égide de la Banque centrale européenne fait notamment l’objet des réticences allemandes. Pour Berlin, la mise en place d’une agence unique pour restructurer ou liquider les banques en faillite supposerait de modifier les traités européens, ce qui prendrait du temps alors que les ministres doivent boucler leurs discussions en juin.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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