
La BCE est confrontée à la baisse rapide de l’excédent de liquidité
La Banque centrale européenne a baissé ses taux en mai. Mais paradoxalement, une forme de resserrement monétaire est à l’œuvre depuis quelques semaines. Au fur et à mesure que les banques remboursent à la BCE les fonds qu’elles avaient empruntés lors des LTRO, ces deux injections à 3 ans réalisées fin 2011 et début 2012, la liquidité excédentaire dans le système diminue. Au point de s’approcher du seuil de 200 milliards d’euros à partir duquel le taux Eonia commence à remonter.
En deux semaines, la liquidité excédentaire a fondu de 43 milliards pour tomber à 279 milliards d’euros. Le 24 mai, la BCE a annoncé le remboursement, effectif ce matin, d’une nouvelle tranche de 8,1 milliards. Outre la moindre utilisation du guichet BCE par les banques, qui constitue un signe de retour à la normale, les trois quarts de la variation récente proviennent des «facteurs autonomes». Ceux-ci regroupent les éléments influant sur la liquidité, hors opérations de politiques monétaires.
Même si leur variation est saisonnière, «depuis le début 2012, les facteurs autonomes n’ont cessé d’augmenter», relève Nikolaos Panigirtzoglou, chez JPMorgan. Si la tendance se poursuit, le plancher des 200 milliards d’euros devrait vite être enfoncé. Il le serait aussi autour de juillet si les banques continuent à rembourser les LTRO au même rythme, calcule RBS.
Pour l’heure, l’Eonia a peu réagi. Il est légèrement remonté par rapport à ses plus bas, à 0,082% hier contre 0,056% fin février. Mais toute variation sera suivie de près par la BCE. «Il s’agit de facto d’un resserrement passif de la politique monétaire, un développement malvenu dans l’environnement récessif de la zone euro», estiment les stratégistes taux de SG CIB. Une hausse de l’Eonia pourrait aussi entraîner celle de l’euro.
«La BCE ne peut pas se permettre de tolérer un resserrement des taux, juge Harvinder Sian, stratégiste taux chez RBS. Elle devra compenser cet impact avec une nouvelle mesure d’ajout de liquidité ou faire disparaître ce risque du marché en abaissant à nouveau le taux refi». Nikolaos Panigirtzoglou, chez JPMorgan, évoque pour sa part une mesure technique. «Le meilleur outil dont dispose la BCE pour inverser ou au moins retarder le déclin de la liquidité excédentaire est de ramener à zéro ses réserves obligatoires. Cette mesure débloquerait 100 milliards d’euros de cash dans le système bancaire de la zone euro», estime-t-il.
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